Benoît Rougelot, architecte associé au chantier de rénovation thermique à Paris qui expérimente une ITE en paille enduite sur 7 étages revient sur ce projet spectaculaire.
Légende photo : Chantier participatif et chantier partagé, l’opération de la rue de la convention est une école de la construction très bas carbone dont la ville de Paris veut faire la règle.
Après la présentation de ce chantier, publiée le 18 août dernier, deux acteurs majeurs de la construction en paille répondent à nos questions : Benoît Rougelot, architecte associé à cette opération (mandataire : Trait Vivant) et président du Réseau Français de la Construction Paille, et Olivier Gaujard, ingénieur bois et promoteur historique des solutions constructives en paille.
Benoît Rougelot, l’agence Landfabrik est l’une des agences françaises qui repoussent les frontières de l’utilisation de la paille dans la construction. Paris Habitat souhaite explorer les possibilités de recours à la paille, et on dirait que c’est toute la famille qui est venue en renfort.
L’opération associe Le Bureau d’étude (BE) Yannig Robert (Cambium) qui s’est illustré dans le cadre des dernières réalisations novatrices de l’équipe municipale de Rosny-sous-Bois, le BE thermique Qui Plus Est en charge notamment du projet parallèle de l’Espace Public Rural Novateur de Brangues (38).
Ce n’est pas tout, on retrouve les entreprises Apij Bat de Montreuil, Collect’IF paille, ainsi que le menuisier et constructeur bois depuis 1920, familier des démarques très bas carbone de Archipel Zéro et Bellastock. Par ailleurs, ce chantier participatif fait l’objet de visites régulières en plein mois d’août. Quelle mobilisation !
Utilisation de bretellles : ce chantier paille illustre une évolution technique vers une ITE encore moins carbonée.
Pourquoi l’opération constitue-t-elle une première ?
Benoît Rougelot : Une ITE en paille enduite sur 7 étages, c’est une première, et elle a lieu en plein Paris ! Sept étages, cela signifie que la solution s’ouvre un immense marché parisien, notamment de murs aveugles, de pignons, et progressivement de façades courantes.
La rénovation énergétique a été inscrite une fois de plus parmi les priorités gouvernementales, cette fois dans le cadre du programme de relance. Toutefois, nous n’en sommes plus à la rénovation thermique, l’enjeu s’est déplacé vers une rénovation à la fois énergétique est très peu émissive, prenant par ailleurs en compte le confort d’été.
Nous militons pour plus de matière grise et moins d'énergie grise, avec des matériaux bruts qui nécessitent du coup plus d'intensité sociale (comme en agriculture et en cuisine). Ce chantier, c'est aussi une démonstration qu'un chantier participatif est possible en plein paris pour une maitrise d'ouvrage publique.
Le coût économique et carbone de l’échafaudage reste incompressible, il faudrait utiliser du bambou comme à Hong Kong !
L’épaisseur de la solution ne constitue-t-elle pas un obstacle, y compris en termes de coût ? Benoît Rougelot : Les bottes font 35 cm sur la partie « bretelles » et 36 cm sur la partie « épine » ... Lire la suite de l'actu sur Batirama.com