Les syndics peinent à convaincre. Moins d'un copropriétaire sur deux en serait satisfait selon le dernier baromètre de Notre Temps et la CLCV. Pourquoi un tel désamour ? On fait le point.
Le syndic est un organe essentiel en copropriété. Il administre les parties communes, gère le budget de la copropriété, et représente le syndicat des copropriétaires. Pourtant, moins d'un copropriétaire sur deux (49%) se déclare satisfait de son syndic, révèle la 4ème édition du baromètre réalisé par Notre Temps et la CLCV.
Un chiffre qui s'améliore depuis 2014 (39%), mais demeure assez faible. D'autant qu'il cache d'importantes disparités. Les conseillers syndicaux se montrent ainsi moins sévères (59% d'appréciations positives) que les autres copropriétaires (42%). De même, les cabinets indépendants sont davantage plébiscités par les copropriétaires (53%) que les grands groupes (42%).
Quand tu vois qu'un secteur d'activité tout entier est tellement mauvais dans le service et la qualité rendue que les clients en sont à dire "le prix on s'en fout ..." (6% estiment que c'est la qualité la plus importante) "... mais on aimerait que vous fassiez votre boulot, et que vous réagissiez quand on a des problèmes !" (35% privilégient la réactivité en qualité la plus importante), c'est qu'il y a vraiment des questions à se poser !
Exemple : achat de notre 1er appartement en VEFA, dans un immeuble neuf de 38 logements. Le syndic est imposé comme toujours par le promoteur. Avec notre 1er gestionnaire, on avait un bon relationnel, il était très souriant avec de belles dents, il comprenait les problèmes qu'on avait suite à la livraison de l'immeuble. Mais il ne se passait rien, les dossiers ne commençaient même pas. On a fait passer nous même un huissier pour constater les malfaçons dans l'immeuble avant l'expiration de la GPA (et l'huissier en a trouvé d'autres qu'on n'avait pas vu), histoire de bloquer ça et de forcer le promoteur a corriger tout ça. On a fait la négociation nous même avec le conseil syndical, car côté syndic même si le gestionnaire nous répondait, il ne faisait rien derrière.
Après plusieurs mois, changement de gestionnaire sur notre demande car ça ne va pas avec l'autre. Le nouveau est très souriant avec un crâne brillant, très sympa, et nous promet qu'il va rattraper tout ce qui est en retard.
Côté conseil syndical, on n'a pas eu de baisse d'activité. On a bientôt la 2ème AG, qui doit légalement se tenir dans les 6 mois après la fin de l'exercice fiscal (pour nous du 1er janvier au 31 décembre). La précédente AG on l'avait faite en avril.
En juin, toujours rien, pas de convocation, qui doit arriver 21 jours calendaire avant la date de l'AG. Ca pue.
Les convocations arrivent pour une AG le 4 juillet. Soit 4 jours après la fin du délai légal, donc l'AG ne sera pas réglementaire.
On avait entre-temps fait un sondage anonyme dans l'immeuble pour le choix d'un nouveau syndic, à pousser lors de l'AG. Le nouveau était officieusement sélectionné parmis 3 candidats, des petits cabinets.
On a dit à notre syndic que ce n'était pas la peine de venir à l'AG, qu'il n'y aurait personne. On est passé en justice pour entériner l'abandon de notre copropriété par notre syndic et la nomination d'un syndic provisoire (le nouveau).
Et depuis ce jour, le nouveau syndic et le nouveau gestionnaire ont repris (confirmé à l'AG suivante) la copropriété. Le nouveau gestionnaire s'est déplacé dans l'immeuble plus de fois en 1 semaine que les 2 précédents gestionnaires en 18 mois.
Il a dû ruser pour pouvoir récupérer tous les documents de la copro, dont les documents comptables (en gros ils ont débauché une comptable de l'ancien syndic, et quand elle passait des fois dans son ancien bureau pour faire coucou à ses collègues et prendre un café en souvenir du bon vieux temps, elle fouillait les armoires quand tout le monde avait le dos tourné pour récupérer les dossiers que l'ancien syndic n'envoyait pas dans le délai légal de reprise d'1 mois).
Le problème, c'est que les gros syndics tel Foncia, Nexity, Citya et les autres sont en train de racheter et d'absorber tous les petits syndics, et les gestionnaires sont tellement sous pression qu'ils n'ont pas le temps de s'occuper des copropriétés qu'ils gèrent.
Donc plutôt que de payer pas trop cher pour rien, les coproprriétaires préfèrent payer un peu plus mais pour un travail qui est réellement fait, même au pire pas si bien fait que ça, mais au moins fait !