La FFB a demandé aux assureurs de faire au plus vite et au mieux. Il n'en reste pas moins que ces actes de vandalismes arrivent au pire moment, alors que le secteur entre en crise.
Conjoncture bâtiment : prémices de crise
Loin de la nécessaire accélération mentionnée par le récent rapport Pisani-Ferry, l'amélioration-entretien atterri progressivement. Principal facteur de la reprise post-Covid- 19, le marché s'avère moins porteur depuis un an et, au premier trimestre 2023, son rythme de progression tombe à 1% l'an. Ce tassement se lit sur une large partie du territoire.
Il s'observe également pour la rénovation énergétique, en non résidentiel comme en logement, malgré la crise de l'énergie, malgré les interdictions de réévaluer les loyers ou de louer les « passoires thermiques », malgré la mise en place du Prêt avance rénovation pour partie garanti par l'État. Il faut dire que l'instabilité des dispositifs de soutien, MaPrimeRénov', CEE comme crédit d'impôt pour la rénovation des locaux des TPE-PME, n'a pas aidé.
Par ailleurs, le non résidentiel neuf connaît un début d'année moins favorable qu'attendu. En glissement annuel sur douze mois à fin mai 2023, les surfaces commencées reculent de 13,4%. Seules la Normandie, l'ex-Midi-Pyrénées et l'ex-Alsace conservent une petite dynamique. De plus, les surfaces autorisées stagnent, avec des mouvements très contrastés en territoire.
Par segment de marché, la tendance au repli se diffuse. Il faut toutefois mentionner le rebond confirmé de la commande publique, les permis de bâtiments administratifs s'affichant à +5,3% en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2023. La dynamique ressort encore plus marquée pour les locaux hôteliers, mais ce segment pèse seulement 3% dans l'ensemble.
Face à la quasi-stabilisation de la rénovation et du non résidentiel neuf, la violente chute du logement neuf emporte tout, bien que ce marché ne compte « que » pour un gros quart du chiffre d'affaires bâtiment. En tendance nationale, la séquence mises en chantier, permis, ventes s'avère imparable : en glissement annuel sur douze mois à fin mai 2023, les logements commencés reculent de 11%, les logements autorisés plongent de 18% et les ventes dans l'individuel diffus s'effondrent de plus de 35%. Quant aux ventes des promoteurs, en glissement annuel sur quatre trimestres à fin mars 2023, elles abandonnent plus de 22%.
En clair, l'inévitable crise du logement neuf gagne l'ensemble du territoire. Elle résulte avant tout d'un redoutable effet de ciseau entre durcissement du marché du crédit et forte hausse des coûts du foncier comme de la construction, notamment sous l'effet de dispositions réglementaires et normatives. On pense notamment aux règles du Haut-Conseil de stabilité financière, à la réglementation environnementale 2020, ou au « Zéro artificialisation nette », appliqué par anticipation comme un simple « zéro artificialisation » ... Lire la suite de l'actu sur Batinfo