Un petit résumé du rapport que vous pourrez lire ici
http://www.afssa.fr/Documents/AP2008sa0408.pdf
"La société OSYRIS (Société française spécialisée dans les lasers et leurs applications dans les domaines médical et industriel) s’est inquiétée, dans un courrier à destination de l’Institut de veille sanitaire (InVS) datant du 27 décembre 2007, des possibles impacts des LED sur la rétine.
Dans ce courrier était souligné le lien possible entre l’
exposition de l’oeil à des rayonnements de longueurs d’ondes courtes, proches des ultraviolets (caractéristiques des spectres lumineux des LED) et le risque d’induire une pathologie oculaire : la dégénérescence maculaire".
"Il existe actuellement trois méthodes pour réaliser une diode électroluminescente émettant
de la lumière blanche :
• 1 : combiner une diode émettant une longueur d'onde courte (dans le bleu) avec un luminophore jaune ;
• 2 : utiliser une diode émettant dans l'ultraviolet proche couplée à un ou plusieurs luminophores ;
• 3 : utiliser au moins trois diodes émettant des longueurs d'ondes visibles qui se combinent pour donner une lumière blanche.
À ce jour, la méthode la plus rentable économiquement et la plus utilisée est la méthode 1.
Les conclusions présentées dans cet avis concernent les LED mettant en oeuvre cette première méthode. Elles ne peuvent donc être extrapolées aux LED qui mettraient en oeuvre d’autres méthodes de production de la lumière blanche
CONCLUSIONS DE L’EXPERTISE COLLECTIVE
A l’issue du travail d’analyse de la littérature scientifique existante et des données recueillies lors d’auditions complémentaires, des effets sanitaires potentiels liés à l’usage des LED ont été identifiés.
Les risques identifiés comme les plus préoccupants, tant par la gravité des dangers associés, que par la probabilité d’occurrence dans le cadre d’une
généralisation de l’emploi des LED, sont liés aux effets photochimiques de la lumière bleue et à l’éblouissement. Ils résultent :
• du déséquilibre spectral des LED (forte proportion de lumière bleue dans les LED blanches) ;
• des très fortes luminances des LED (fortes densités surfaciques d’intensité lumineuse émises par ces sources de taille très faible).
Données relatives à la prédisposition individuelle.
Trois populations plus particulièrement sensibles au risque ou particulièrement exposées à
la lumière bleue ont été identifiées :
• les enfants (en raison de la transparence du cristallin) et les personnes aphakes (sans cristallin) ou pseudophakes (cristallin artificiel) qui ne filtrent pas (ou peu) les courtes longueurs d’ondes (notamment la lumière bleue) du fait de leur cristallin ;
• les populations sensibles à la lumière : patients atteints de certaines maladies oculaires (par exemple la DMLA) et cutanées, patients consommant des substances photo-sensibilisantes, etc. pour lesquels la lumière bleue peut être un facteur aggravant de leur pathologie ;
• les populations particulièrement exposées aux LED (certaines populations de travailleurs : installateurs éclairagistes, métiers du spectacle, etc.) qui sont soumises à des éclairages de forte intensité, et sont donc susceptibles d’être exposées à de grandes quantités de lumière bleue.
Risque lié à l’éblouissement :
En éclairage d’intérieur, il est admis qu'une luminance supérieure à 10 000 cd / m²18 est visuellement gênante quelle que soit la position du luminaire dans le champ visuel. En raison notamment du caractère ponctuel de leur surface d’émission, les LED peuvent présenter des luminances 1 000 fois plus élevées. Le niveau de rayonnement direct de ce type de source peut ainsi largement dépasser le niveau d’inconfort visuel, bien plus qu’avec les éclairages dits « classiques » (halogènes, lampes basses consommation).
Autres risques liés à l’exposition aux LED :
D’autres risques potentiels sont évoqués par les experts comme la perturbation des rythmes circadiens (horloge biologique) et les effets stroboscopiques (fluctuation de l’intensité de la lumière imperceptible visuellement). Le risque d’effet thermique, associé à une brûlure de la rétine et résultant généralement d’une exposition de courte durée à une lumière très intense est peu probable dans un usage courant des LED.
En matière de réglementation et de normalisation
l’Anses recommande :
• de restreindre la mise sur le marché des LED à usage domestique ou accessibles à la population générale, aux LED appartenant à des groupes de risques inférieurs ou égaux à 1 (lorsqu’elles sont évaluées à une distance d’observation de 200 mm) ;
• de réglementer l’installation des systèmes d’éclairages à LED appartenant à des groupes de risques supérieurs à 1, en les limitant à des usages professionnels, dans des conditions permettant de prévenir les risques.
• d’inciter les fabricants et intégrateurs de systèmes d’éclairage à LED :
o à concevoir des systèmes d’éclairage ne permettant pas une vision directe du faisceau émis par les LED afin de prévenir l’éblouissement. En particulier,l’Anses recommande d’utiliser des dispositifs optiques pour limiter les luminances perçues directes ou réfléchies et rendre les sources de lumière à LED plus diffuses ;
o à prendre en compte l’usure des couches de phosphore des LED blanches, qui pourrait conduire à terme à un niveau plus élevé du groupe de risque photobiologique.
• d’évaluer la nocivité et la conformité des appareils à visée luminothérapeutique, de confort ou de bien être et de réglementer leur utilisation.
En matière d’usage, d’information et de traçabilité
l’Anses recommande :
• d’éviter l’utilisation de sources de lumière émettant une forte lumière froide (lumière riche en couleur bleue) dans les lieux fréquentés par les enfants (maternités, crèches, écoles, lieux de loisirs, etc.) ou dans les objets qu’ils utilisent (jouets, afficheurs lumineux, consoles et manettes de jeu, veilleuses nocturnes, etc.) ;
• d’informer les patients sous médicaments photo-sensibilisants des risques liés l’exposition à la lumière riche en couleur bleue.
• de développer des moyens de protection adéquats (type lunettes de protection optique spécifiques aux LED) pour les travailleurs particulièrement exposés à un éclairage à LED. de veiller à ce que les fabricants et intégrateurs de LED réalisent des contrôles de qualité et qualifient leurs produits au regard des différents groupes de risque ;
• la mise en place d’un étiquetage intelligible pour le consommateur relatif notamment aux caractéristiques techniques de l’éclairage et de ses effets sanitaires éventuels ;
• de rendre obligatoire le marquage du groupe de risque de sécurité photobiologique, évalué à la distance de 200 mm, sur l’emballage des produits à LED. Pour les sources appartenant au groupe de risque 1, il serait nécessaire d’indiquer la distance de sécurité au-delà de laquelle le groupe de risque redescend à 0 ;
• de rendre obligatoire le marquage du groupe de risque de sécurité photobiologique pour tous les types d’éclairage.