Bonjour à tous,
Fraîchement inscrit ici, je parcours ce forum depuis des années, et y trouvant souvent mes réponses, j'avoue, peut-être à tort, n'y avoir jamais posté.
Je remonte ce fil de discussion essentiellement pour remercier les différents intervenants, notamment "Basss" pour ces réponses claires et précises.
Je venais ici avec des interrogations et des craintes, et me voilà après 10 pages de lectures, ainsi que
le superbe guide de la maçonnerie parcouru de long en large, bien rassuré.
Mise en contexte terrain :
Je fais construire sur terrain argileux, maison sur vide sanitaire sur 3 rangs de parpaings.
Il s'agit d'un ancien champ de culture de courgettes, non cultivé depuis plus de 20 ans, situé en bord de route dans une zone résidentielle assez clairsemée.
Le terrain est en pente très douce (on ne s'en rends pas compte à l'oeil nu), et il donne sur une zone agricole protégée totalement enherbée depuis des années.
Point important, il y a 3 construction sur ce terrain. Notre parcelle est la plus éloignée de la route, avec un chemin d'accès privé qui situe la maison a plus de 30m des évacuations EU et EP.
D'une manière générale, le terre est très gorgée d'eau. Le voisin situé sur la gauche de ma maison possède une grosse marre dans son jardin. Le constructeur, le maçon, le terrassier, ... s'accordent tous à nous prévenir que nous aurons automatiquement toujours un certain niveau d'eau dans le terrain et peut-être dans le vide sanitaire du fait de tous ces éléments.
Mise en contexte construction :
Le chantier à débuté en décembre 2020. Le trou pour les fondations a été creusé en janvier 2021. Nous nous sommes rendu sur le chantier 2 ou 3 jours plus tard, et le trou était entièrement rempli d'eau !
Période très pluvieuse, plus une dizaine de jours de grand froid, le chantier a été mis en stand-by un bon mois.
Le trou à été vidé (pompé), et le maçon a attendu 3 semaines avant de démarrer son chantier. Durant ces 3 semaines, il n'a pas plu, et le trou ne s'est pas rempli.
Les fondations ont été réalisée, en février 2020, et pas d'eau constatée à ce stade. De mémoire, je crois qu'en mars la dalle du rez-de-chaussée était coulée, et j'avais constaté à ce moment là que le vide sanitaire avait entre 5 et 10 cm d'eau au fond. Il y a toujours eu un peu plus de 5 cm d'eau à chacune de nos visites sur le chantier jusqu'en juillet 2021.
Puis en juillet 2021 est arrivée la couverture et la pose des gouttières.
A partir de là, le vide sanitaire à commencé à se remplir, montant à au moins 60 cm (au pire, il restait 20 cm de vide entre l'eau et le plafond du vide sanitaire).
Nous nous sommes rendus régulièrement sur le chantier, même quand rien n'était fait (les aléas de la construction en période de pandémie), et que ce soit fin août, mi-septembre, ou juste avant l'automne et le retour de la pluie, la hauteur dans le vide sanitaire n'a jamais baissé !
A ce stade, nous ne nous inquiétons pas véritablement car :
- aucun signe d'humidité n'était visible sur les parpaings au rez-de-chaussée, ni même d'ailleurs sur le dernier rang de
parpaing du vide sanitaire.
- le raccordement aux EP n'était pas encore réalisé.
Puis, enfin, en janvier 2022, réunion de chantier avec tous les artisans, mais surtout le terrassier avant son intervention la semaine suivante.
L'étude de terrain, et la pente douce vont avoir deux désagréments (façon de parler, c'est juste pour dire que la situation aurait pu être plus simple si nous étions plus proche de la route).
- Pour les EU, le constructeur avait chiffré la mise en place d'une station de relevage "au cas où" du fait de la légère pente douce du terrain. Cette station s'avère finalement indispensable pour nous raccorder aux EU.
- Pour les EP, le problème est plus important, nous ne pouvons pas y être raccordé ! Les EP côté voirie sont à 15/20cm au dessous de la route. Avec la légère pente qui descend depuis la route vers notre terrain, le terrassier nous explique avec moultes détails techniques le pourquoi du comment le raccordement n'est pas possible et nous explique pourquoi un puisard va être mis en place.
Concrètement, il nous explique en quoi le puisard va être indispensable sur notre terrain, et surtout qu'il va permettre au vide sanitaire de ne pas être constamment à un niveau d'eau trop élevé.
Sur le principe, on pense comprendre tous les enjeux, les intérêts, et les pourquoi du comment ... mais après 2h30 de réunion de chantier avec différents corps de métiers, j'avoue que tout se mélange un peu vite dans la tête lorsque l'on est pas du métier.
Bref ...
Débutent les travaux de terrassements.
Le terrassier commence d'abord par pomper une bonne partie de l'eau du vide sanitaire.
Puis il attaque son gros chantier et nous installe le puisard constitué de 3 buses de diamètre 1000 + un rehausseur en forme d’entonnoir pour réduire le diamètre du couvercle supérieur à 50/60cm. On est donc sur un puisard d'au moins 180cm de profondeur de mémoire.
Nous sommes dans une période avec quelques légers épisodes de pluie, et le terrain est toujours gorgé d'eau.
Le terrassier galère, s'enlise, chantier compliqué, il y passera presque 2 jours de plus que prévu.
C'est depuis ces travaux que nous avons commencé à nous inquiéter.
D'une part, nous n'avons clairement pas tout compris des explications du terrassier. Difficile à joindre, nous devons le rencontrer d'ici la fin du mois. Il doit nous fournir un plan de tout le réseau de raccordement qu'il a mis en place, et va nous re briefer sur tout ce qu'il à fait, et sur le puisard, et le pourquoi nous ne sommes par raccordés au EP.
Mais d'autre part, nous constatons qu'il reste tout le temps 30 cm d'eau dans le vide sanitaire. Le puisard est rempli, il reste 48 cm de vide avant que l'eau n'arrive au couvercle.
Et maintenant ?
Et bien déjà, comme dit en introduction de mon "long" post, me voilà déjà bien rassuré après ces lectures.
Ayant eu des difficultés ces deux dernières semaines à joindre constructeur et terrassier, nous restions sans réponses, et les interrogations et craintes ne faisaient que monter.
Finalement, un long échange téléphonique avec le constructeur hier à permis d'éclairer déjà pas mal de choses.
De son expérience, et de la nôtre pour ainsi dire puisque c'est la seconde maison que nous bâtissons avec lui, ses arguments semblent tenir la route, et rejoignent les avis rassurants que j'ai pu lire sur ce fil de discussion.
Avec le recul, il paraît évident qu'on ne va pas pomper l'eau si le terrain est déjà lui même gorgé d'eau. Qu'allons nous faire de cette eau dans ce cas ?
Le constructeur nous a également mis en relation avec un client qui s'est retrouvé dans la même situation que nous dans le cas d'une construction située à côté d'un bassin de rétention d'eau. Celui-ci à fait jouer sa DO et obtenu un rapport d'expertise qui a démontré le non risque d'avoir toujours de l'eau dans son vide sanitaire.
Nous avons échangé par téléphone avec ce client qui évoquait également le fait qu'il est préférable de garder l'eau dans le vide sanitaire plutôt que de la pomper régulièrement et entrainer de ce fait une circulation d'eau.
Nous allons suivre au fil des semaines à venir l'évolution de la fonte des eaux.
Tout est neuf, récemment raccordé, et avec un puisard, il faut le temps que l'eau trouve ses chemins pour s'évacuer. Avec un sol argileux je ne m'attends pas à des miracles non plus, mais je me dis qu'avec le temps, puis avec la végétation qui va arriver sur le terrain entre le gazon et les arbustes pour les haies, tout cela va se gérer naturellement.
Pour l'anecdote, nous avons quand même essayé de glaner des informations auprès d'organismes comme l'ADEME ou l'ARS pour savoir s'il y avait des risques aussi bien pour les fondations que pour la santé.
Je trouve qu'en dehors des DTU qui règlementent tout de même pas mal de choses sur la ventilation et certaines normes ou arts de construire à respecter, il est finalement très compliqué d'obtenir une information claire, nette et précise sur le fait qu'il soit bon ou mauvais d'avoir de l'eau dans son vide sanitaire.
Les organismes cités plus haut n'ont su nous répondre et nous ont renvoyé vers d'autres interlocuteurs qui à leur tour n'ont pas eu de réponses à nos questions. En dehors de la DGCCRF qui maîtrise sur le bout des doigts tous nos recours possibles au cas où, le discours de tous les autres interlocuteurs était plutôt de dire "ah oui ce n'est pas rassurant d'avoir de l'eau, il faut faire absolument quelque chose".
D'une manière générale, beaucoup de gens pensent que s'il y a de l'eau, ce n'est pas normal, et moi le premier.
Renseignez-vous sur internet, vous trouverez beaucoup de gens qui s'interrogent, et bien trop peu de personnes comme "Basss" qui apportent des réponses claires et précises.
L'inconnue alimente nos craintes, et ne pas trouver les réponses à nos questions accroit considérablement le sentiment d'être vraiment pris pour un idiot.