Peut-être serait il temps de remettre un peu les choses à plat, de préférence en conformité avec les lois de la physique...
1- L'électricité est une énergie, au même titre que l'énergie cinétique, chimique, potentielle, etc... c'est même tellement vrai que l'unité la plus utilisée par les physicien pour mesurer l'énergie est l'électron-volt. C'est une des énergie fondamentales de la matière... Ceux qui parlent de "vecteur" pour les besoins d'un problème très circonscrit, ne cherchent pas dire l'inverse; ils veulent simplement dire que cette énergie est un intermédiaire entre deux autres formes d'énergie, ce que peut être d'ailleurs n'importe quelle énergie. Dans le débat qui nous préoccupe ici, cette notion de vecteur ne sert qu'à embrouiller la donne.
2- c'est une énergie très pratique puisqu'elle peut se transformer facilement en toute forme d'énergie dont nous avons besoin, et avec un bon rendement (chaleur, mécanique, cinétique, lumineuse, radiative,chimique,etc); pour cette raison elle est très précieuse, d'autant plus qu'elle se transporte facilement, et se régule tout aussi facilement... la "fée électricité...
3- par contre, c'est une énergie quasi impossible à stocker (il y a bien les condensateurs, mais la quantité stockée est très faible) sauf à la transformer, et elle est difficile à produire, avec des rendement faibles...
4- compte tenu de tout cela, s'échiner à créer de l'électricité pour la dégrader en une énergie que l'on peut avoir autrement est une ineptie; autant utiliser l'énergie sous sa forme première (on aura un bien meilleur rendement) et réserver l'électricité à des usages où elle est indispensable ou apporte un avantage évident.
5- comme l'électricité ne se stocke pas, il est clair que les moyens de production et de distribution de cette énergie doivent être dimensionnés sur la demande maximale existant dans un pays; soit on augmente les moyens de production, soit on diminue les besoins (les partisans du chauffage effet-joule feraient bien de méditer ce point, à 19 h en janvier, le soleil brille très peu), et l'on fait en sorte que les moyens de production et de distribution soient disponibles aux moments où l'on en a besoin.
6- le problème majeur du solaire (hormis le fait que le rendement du photovoltaique plafonne aux alentours de 15% depuis un certain temps), c'est qu'il est intermittent, surtout disponible en été, et que pour 1 kw installé, il ne fournit, en gros, que 1000 kwh par an ( le kw nuk, cet horrible, fournit environ 8000 kwh par an); comme le prix du kw installé est à peu près le même pour le niuk ou le photovoltaique, on en conclut assez facilement que le kwh photovoltaique est 7 à 8 fois plus cher que le kwh nucléaire... et que si l'on veut obtenir la même quantité d'énergie, il faudra installer une puissance 7 à 8 fois plus importante pour le photovoltaique... qui de surcroit produira essentiellement l'été, quand pas grand-monde en a besoin, et pas beaucoup l'hiver, quand ont lieu les pics de conso.
7- IL Y A DONC UN IMPERIEUX DEVOIR DE FAIRE BAISSER LES PICS DE CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE STABILISER LES MOYENS DE PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION DE CETTE ELECTRICITE; si nous continuons à développer des modes de chauffage effet-joule, qui sont actuellement alimentés essentiellement par le nucléaire et les énergies fossiles, c'est une impasse complète, autant dans la course à la puissance installée que dans la saturation du réseau. La "solution" de mettre du photovoltaique en soutien d'un chauffage "effet-joule", comme le proposent certains, c'est chauffer au nucléaire, augmenter le pic de consommation, profiter du réseau collectif en nonvembre, décembre, janvier, février... et "rembourser" en monnaie de singe photovoltaique en juin juillet et aout, quand personne n'en a besoin; c'est une ********* intellectuelle, même s'il existaient des moyens de stockage...
8- Il y a des alternatives crédibles et réalistes, y compris dans le cadre étroit de la rt2012, et ce n'est pas plus coûteux:
- optimiser au maximum les performances thermiques des maisons neuves; la rt 2012, malgré tout ce que l'on peut lui reprocher, est un progrès considérable...
- utiliser des énergies propres: pompes à chaleur (qui permet de valoriser l'énergie solaire stockée dans l'air ou dans la terre) et poêles à biomasse, en réservant l'électricité à la régulation et des usages marginaux en matière de chauffage... de tels équipements ne sont pas plus coûteux que des radiateurs électriques...
- favoriser à large échelle une réhabilitation thermique de l'ancien (y compris les "tout électrique") en privilégiant fortement performances thermiques et pac.
- installer une gestion fine du réseau, effaçant les gros consommateurs d'énergie (dont chauffages et ecs) au moment des pics de consommation...
Ne pas se situer dans une perspective de l'intérêt collectif quand on étudie ses solutions personnelles ne parait pas relever d'une démarche "écologique"; c'est plutôt le "tout pour moi" et l'"après moi le déluge"...
N.B. une pac air-air de bonne qualité, coûte moins de 2000€ installée, pour une puissance thermique de 4 kw; sur un an, elle va transférer de l'énergie gratuite (qui est de l'énergie solaire stockée dans l'atmosphère) à raison de 3000 kwh, pour une dépense de 1000 kwh électriques; elle fournira cette énergie dans les périodes où l'on en a besoin; elle pèsera sur le réseau 1/3 ou 1/4 de ce que pèse un chauffage effet-joule; 1 kw-crête de photovoltaique installé coûtera environ 3000€, produira environ 1000 kwh dans l'année, essentiellement l'été, ne fournira rien pendant les pics de consommation (le soleil est couché)et sera un investissement de pure perte pour la collectivité, et pas rentable pour le particulier; un tout état de cause, ce n'est pas un moyen de chauffage, c'est simplement une astuce de filou pour tourner la rt 2012...
Que tout bon entendeur y trouve son salut!