Bonjour
Voici mon avis sur votre plancher dont je ne pourrais pas dire qu’il est fait comme on aurait normalement du le faire en conformité avec les « règles de l’art ». Désolé.
Classe de résistance du bois.
Sur les photos, il a un bel aspect : petits nœuds, pas de fentes anormales, pas de déformations, apparemment des cernes d’accroissement plutôt serrés visible sur certaines solives. Ce peut être un C24 ou un C30. Je le suppose C24, le plus courant, qui est satisfaisant.
Section des solives
La section de solives 11 x 22 (net à 12 % d’humidité) :
- ne présente pas d’insuffisance vis-à-vis de la solidité en flexion et cisaillement
- n’est pas assez rigide : flèche finale estimée à 1/270. Même si ce n’est pas strictement non-conforme, c’est trop pour les cloisons. On devrait s’en tenir à 1/400, et même 1/500, pour de plus avoir le confort vibratoire qui là, n’y est pas.
Appuis des solives
La tenue des appuis est à vérifier en fonction du détail de leur réalisation. Apparemment, sur la poutre « sommier », les solives sont entaillées. Il faudrait essayer de vérifier, pour calcul, les dimensions de l’entaille : quelle partie de solive coupée, quelle profondeur dans la poutre.
Platelage
Le Fermacell, selon son ATE, n’est pas porteur et doit être soutenu. Seul le platelage en lames de 13 mm est donc censé porter.
Le platelage n’est alors pas justifiable du tout à la charge d’exploitation concentrée règlementaire de 200 kg. « Théoriquement », il porterait 70 kg (sur une lame de 15 cm de large).
Poutre sommier
Section massif 15 x 39, en 2 travées en continuité de 5.50 m chacune.
A priori, elle ne porte que le plancher côté aménagement, l’autre côté étant porté dans l’autre sens (à confirmer).
Section suffisante en flexion (taux 80 %) et déformation (1/500), ceci grâce à l’effet de la continuité sur appui central.
Cependant, la section est grugée pour appui des solives, d’où concentrations de contraintes pouvant faire dépasser le taux de 80 %. Dimensions des encoches à préciser pour vérifier.
Par ailleurs, doute sur la tenue de l’appui sur poteau, s’il n’est fait qu’avec les deux goujons de 16 ou 20 mm visibles sur la photo. Il y a près de 6 tonnes (ELU) à transmettre. A préciser aussi.
Quels risques en l’état actuel ?
Je n’ai pas la réponse. Pour cela il faudrait être dans les matériaux (bois, cloison), pour voir quelles ressources ils ont en leur sein pour s’adapter à la situation, en marge du respect des règlements académiques, lesquels incluent de substantiels coefficients de sécurité.
Très probablement, les cloisons RdC portent une partie du poids du plancher. Jusqu’où iront-elles dans ce domaine qui n’est pas le leur ? Je l’ignore, mais on ne compte pas dessus.
Le Fermacell joue un rôle officieux et localisé de répartition, un peu comme des lambourdes, qui même si on le compte pour zéro dans les calculs, aide le platelage bois à supporter l’utilisation courante du sol des pièces. Jusqu’à un certain point, non identifiable.
Encore un petit avantage : le plancher a déjà enregistré une partie de sa déformation de long terme, et le bois est maintenant bien sec. L’avenir est un peu meilleur que celui qu’on aurait eu au tout début.
La traverse
Une traverse supportant les solives en leur milieu ne serait efficace contre la flèche totale, que si elle est de forte section.
Sinon, elle va bien supporter les premières solives près de ses appuis, puis au fur et à mesure qu’elle fléchira, elle supportera de moins en moins celles qu’elle rencontrera, jusqu’à fléchir elle-même plus bas que les solives, vers le milieu de sa portée, où elle ne portera plus rien.
Si ce n’est pas clair, je vous ferai un dessin.
Mais en fait, ce cas est théorique ; il correspond à une charge également répartie sur toute la surface du plancher. C’est comme-ça qu’on calcule, mais en réalité, les charges sont ponctuelles et aléatoires. Face à la réalité, la traverse, de forte section quand-même, reste à mon avis bénéfique, notamment pour le confort vibratoire, et d’autant plus qu’il est possible de la mettre en place avec des calages pour qu’elle intéresse bien toutes les solives du parcours. Son appui sur un poteau au droit du refend serait quasiment indispensable.
L’expert
L’idée de faire venir un expert, c'est-à-dire quelqu’un qui aurait lui-même une pratique de la conception-calcul et l’expérience de la réalisation me paraît bonne.
Vous auriez un avis plus précis sur l’ensemble, sur les appuis que j’ai évoqués, et sur le moyen d’ajouter, le cas échéant, une traverse.
Mon avis, non professionnel, ne peut servir d’étude pour une réalisation.