Bonjour à tous,
je parcours le forum depuis plusieurs mois, et je lis fréquemment des sujets ou les maîtres d’ouvrage, futurs propriétaires, découvrent seuls ou avec l’aide d’autres membres du forum des malfaçons dans la construction, à diverses étapes du chantier.
Informés sur l’existence des Documents Techniques Unifiés, ou
DTU, réservés « normalement » aux professionnels de la construction, les maîtres d’ouvrage interpellent alors leur constructeur sur l’existence d’anomalies dans la construction.
Dans plusieurs sujets du forum, certains membres évoquent alors l’importance de la conservation pour le maître d’ouvrage, lors des démarches à venir, de son
statut de « non-sachant ».
J’ai fait de nombreuses recherches sur ce statut, qui est flou pour moi, mais je n’ai pas trouvé de texte de Loi.
Je me questionne. Lorsque nous, les maîtres d’ouvrage, constatons une malfaçon dans la construction, qu’elle est la marche à suivre ?
Pour illustrer ma réflexion, je partirai d’une situation imaginaire :
- Le maître d’ouvrage constate une malfaçon ou un non-respect des DTU : fondations mal dimensionnées, ferraillage posé dans la boue, absence de cales, cages d’armature mal placées, absence d’arase étanche, infiltrations, … le choix est vaste.
- Le maître d’ouvrage alerte son conducteur de travaux. Voici deux extraits de conversations que j’ai pu lire sur le forum :
- Sujet « Ferraillage semelle filante »- Par rscorpion01
***** : "Plutôt que d’écrire au constructeur, avec photo à l’appui, « Pourquoi manque-t-il des aciers dans les fondations qui en l’état ne respectent pas les normes (DTU 13.11 fondations superficielles) et comment comptent-ils corriger leur erreur ? », préférer « Pourquoi les ferrailles ne sont pas comme ce qu'on voit habituellement ? On m’a dit qu'il en manquait. Sur quels documents se sont-ils appuyés pour réaliser ce ferraillage, et si c'est une erreur : comment comptent-ils la corriger ? »"- Sujet « Position arase étanche » – Par AlexetDelphine87
AlexetDelphine87 : "La dalle sera bientôt coulée mais j'ai remarqué l'absence d'arase étanche. [Le CD] me confirme qu'il placera l'arase étanche sur la dalle avant le premier rang de parpaing. Je lui signale que ce n'est pas conforme au DTU […] je lui ai donc dit que je ferais appel à un expert pour conforter mes propos. "Franchou : "[…] vous devez laisser à vote expert le soin de le transmettre au constructeur. Vous devez garder votre statut de non sachant."
3. Le constructeur refuse d’entendre le maître de l’ouvrage, pour lui tout va bien le chantier est magnifique, c’est « comme ça qu’on travaille depuis toujours », « il y a la théorie et la pratique n’est-ce pas ».
C’est ici que les questions s’accumulent :
- Il me semble que le statut de non-sachant n’empêche pas de connaitre les textes, et notamment les DTU. Je ne parle pas d’aller imprimer les DTU, d’en surligner les meilleurs passages et d’aller les agrafer sur le bureau du directeur technique avec interro écrite dans l’heure. Je parle d’un particulier lambda, qui a lu une partie des DTU ou se les ai fait traduire par des membres du forum, et évoque ce qu’il en sait avec le conducteur de travaux. A l’écrit ou à l’oral, du style : « Monsieur LeConducteur, j’ai remarqué l’absence de trois chainages verticaux, c’est pas très DTU tout ça non ? »
En faisant cela, le maitre d’ouvrage perd-il son statut de non-sachant ? Cela me paraitrait extraordinaire, on ne va pas jouer au neuneu, on ne fait que constater, on ne dresse pas une expertise. On ne va pas non plus attendre qu’un expert soit disponible, en laissant la construction avancer parce que chut ce n’est pas à nous de le dire, ça me parait dingue.
- Si le constructeur se bouche les oreilles, et sachant qu’on n’arrête pas un chantier de la sorte, le maitre de l’ouvrage peut émettre une réserve. Cette réserve devra-t-elle être levée pour que le versement des fonds correspondant à la tranche des travaux effectués se fasse ? Ou les réserves ne sont-elles traitées qu’à la fin de la construction lors de la réception, ce qui encore une fois me paraitrait aberrant ?
- Le maître d’ouvrage peut s’adresser à un expert, qui va éventuellement prouver la négligence. J’avais ici trouvé à ce sujet sur le forum, mais je ne remets pas la main dessus, le témoignage d’un Monsieur dont les fondations avaient été mal coulées. Il était présent, il avait pris des photos, avait filmé, mais trop tard c’était fait. Que pourra voir un expert dans cette situation ?! Est-ce complètement fioutu ?
- Alors certes on peut faire des réserves à la réception, mais là c’est un peu tard pour des bourdes commises sur les fondations ou l’élévation des murs. Le seul moyen de lever ces réserves serait de péter toute la maison ? Incroyable. Et si le maître de l’ouvrage signe la réception, alors qu’il sait qu’il y a un défaut : n’est-ce pas plutôt ici, et seulement ici, qu’il perd son statut de non-sachant ?
Enfin, pour terminer : ne vaudrait-il pas mieux, à l’ouverture du chantier, se regarder les yeux dans les yeux, maître de l’ouvrage et conducteur de travaux, et dire que l’on sait « en gros », qu’on a lu, qu’on a compris les petits schémas, les DTU « à peu près », et que pour le reste on se renseignera.
Ne vaudrait-il pas mieux dire dès le début que si les ferrailles sont levées au râteau, ça va chier dans le ventilo ?
C’est la première fois que je laisse un message sur le forum, c’est un peu pavé je m’en excuse, j’espère que vous pourrez apporter vos lumières ! Merci