Elisa
Désolée, mais pour une fois, je ne suis pas d'accord avec toi.
Comme le dit aamoi, un contrat ne se fait pas forcément sous forme d'écrit... Et c'est l'une des premières choses qu'on apprend d'ailleurs en droit commercial
Un des exemples les plus courants concerne les achats en supermarché ou dans la boutique du quartier. Tu signes souvent un contrat toi quand tu fais tes courses ? Moi non. Et pourtant, c'est bien une forme de contrat tacite, même si tu n'as pas apposé ta signature pour dire que tu acceptais les conditions de vente
Et sur ce type d'achat, ça ne choque personne de ne pas avoir de contrat formel
Autre exemple où les montants en jeu sont plus importants. Je ne sais pas si c'est toujours d'actualité car mes cours de droit remontent à plus de 10 ans, mais à l'époque, dans le milieu des diamantaires, les contrats se faisaient uniquement à l'oral. C'était (et c'est peut-être toujours) une tradition dans leur milieu. Et un acheteur ou un vendeur qui aurait demandé un contrat écrit avait toutes les chances de faire capoter la vente. Ça peut paraître surprenant vu les montants en jeu, mais d'un point de vue légal, un contrat peut très bien être fait à l'oral.
On utilise peu les contrats sous forme oral car en cas de litiges les preuves sont évidemment plus difficile à apporter. Mais ça n'enlève rien au fait qu'ils soient possible légalement parlant.
Et pour en revenir à l'exemple du sujet, je ne serai pas aussi affirmative que toi.
Déjà, oui, en théorie, pour confier les travaux réservés au CST, il faudrait le faire de manière officielle, via LRAR. Mais tu sais comme moi que tout le monde ne le fait pas. Et je suis convaincue que certains travaux réservés sont redonnés au CST seulement sur une demande orale, qui donne lieu par la suite à un avenant. Là, encore, on pourrait reprocher au CST d'avoir commencer les travaux avant d'avoir eu l'avenant signé.
Mais le plus courant dans ce domaine, ce sont les travaux réservés qu'on confie hors CCMI aux artisans qui interviennent sur notre chantier pour le reste de la construction. Pour ma part, je crois que j'ai confié des travaux à 4 ou 5 des artisans qui travaillaient chez moi. J'essayais autant que possible d'avoir des devis avant. Mais pour certains c'est compliqué à obtenir. Parfois, en guise de devis, j'ai juste eu un bout de papier avec le prix dessus. J'ai aussi eu le cas de travaux décidés à la dernière minute. Par exemple, j'avais demandé au carreleur de me faire la terrasse principale. En passant sur le chantier, il me dit qu'il reste assez de carrelage pour me faire 1 voire les 2 petites terrasses annexes (2m2 chacune). Je n'ai pas attendu d'avoir un devis, et de devoir alors lui courir après pour qu'il revienne sur mon chantier. Il était là, il avait le temps de le faire dans la foulée, on s'est mis d'accord sur le prix, et il a enchaîné sur ces travaux. Le soir même, tout était fini. Et des exemples de ce type, j'en ai d'autres, sur mon chantier, mais ceux des voisins ou d'amis aussi. Donc c'est quelque chose d'assez courant, et les juges le savent bien. Ce qui peut influencer alors logiquement leur décision
Donc je pense que dans le cas présent, il ne faut pas chercher à être procédurier. A ce jeu là, on perd de toutes façons souvent du temps et de l'argent.
Il faudrait essayer de savoir qui a commandé les
briques. Parfois c'est le maçon directement, parfois c'est le CST qui commande les matériaux. Et discuter alors du problème avec la partie concernée.
En ultime recours, si on ne trouve pas d'accord, il reste la possibilité de faire demonter ce garage. Mais il faut avouer que ce serait dommage quand même

Et surtout, dans ce cas, il ne faudra pas demander des petits ajustements en cours de chantier, pas toujours tracer par avenants, ou demander des travaux supplémentaires à votre charge aux artisans présents sur le chantier. Les artisans, ça parle entre eux
PS : pour "notre maison neuve", des aléa que vous n'aurez pas vu venir, vous en aurez d'autres dans le chantier. Ce sont ceux-là d'ailleurs les plus difficiles à budgétiser.
Sur le moment, on se demande comment c'est possible. Heureusement en passant régulièrement sur le chantier (pour ma part, en moyenne 2 fois par jour), on peut rapidement faire corriger les erreurs qui paraissent inimaginables. Mais quand on finit tout ça, ça permet de belles tranches de rire quand on se les remémore. Je crois que j'aurais de quoi écrire un bouquin avec toutes les conneries qu'il y a eues sur mon chantier

. Et certaines improbables. Par exemple, ils avaient placé mes blocs chauffe eau et PAC à un endroit où la largeur n'était pas suffisante et où ils allaient se retrouver devant une porte

. Je l'ai vu tardivement tellement ça me paraissait simple, et je n'aurais jamais imaginé qu'une telle erreur soit possible. Donc oui, ils peuvent être très très imaginatifs. Et je vous encourage à passer très souvent sur le chantier. La plupart des erreurs peuvent se corriger facilement si elles sont vues tôt. Et ça permet alors de juste les inscrire dans le bêtisier de votre construction et de pouvoir en rire lors de soirées avec vos amis... alors qu'une erreur détectée trop tard peut vite faire virer le projet au cauchemar
