Je vous fais part de mon analyse, à titre indicatif, ce n'est pas une étude BET.
Hypothèses sur les charges
Charge poids propre :
150 kg/m² + plafond 15 = 165 kg/m² + solives et poutres.
Charge variable :
Charge d’exploitation :
100 kg/m² sur un carré de 10 m² 4.5 x 2.25 m.
Pour les solives, cela les concerne en totalité
Sur les poutres, ça complique le calcul, il faut déplacer le rectangle, et chercher ce que ça donne.
Charge de neige
Je vois sur votre récit que la toiture sera au pied d’un étage de hauteur 2.5 m au moins, ce qui donne un coefficient d’accumulation µw de 2.8, qui décroît quand on s’éloigne de ce surplomb, jusqu’à 0.8 à 5 m de distance, donc encore > 0.8 en bord de toit. Soit neige de 2.8 x 45 = 126 kg/m² à 58 kg/m², et selon les endroits. Très fastidieux.
Bref, pour le calcul des poutres je prendrai 90 kg/m² partout, comme vous le pressentiez … C’est déjà pas mal lourd. On n'ajoute pas neige et exploitation, n'étant pas présentes en même temps
Charge de vent
Le vent n’agit qu’au soulèvement, ce qui ne va pas nous concerner.
Le cas de charge dimensionnant sera : poids propre + surcharge (ELU et ELS)
Bois C18 f,m,k = 18 Mpa. Pour ces charges de courte durée, je retiens kmod = 0.9, d’où :
f,m,d = 12.45 MPa - et fluage kdef : 0.8 (locaux abrités non chauffés)
Hypothèses sur la structure
Les solives sont appuyées sur les poutres, en travées simples. Dans un premier temps, je n’ai pas considéré qu’elles puissent être en continuité par deux travées (ce qui est apparemment faisable).
Les poutres sont appuyées sur poteaux et sur murs, avec continuité sur les poteaux, c’est-à-dire poutres d’un seul morceau sur la longueur.
Dans un premier temps j’ai considéré que les appuis sont fixes (ne bougent pas verticalement)
Résultats
Solives
Les travées sont de longueurs très différentes, entre 2.75 m et 4.5 m, ce qui entraîne une très grande différence entre les besoins en sections.
Ici j’ai considéré deux sections de solives possibles, et différents entraxes. A débattre, d’autres solutions sont possibles.
Travée portée 4.60 m
Madriers 7.5 x 22.5 entraxe 0.50 m Flèche net finale L/200, tout juste conforme. Taux de travail 82 %.
Travée portée 3.55 m
Madriers 7.5 x 22.5 entraxe 0.60 m Flèche net finale L/365, confortable. Taux de travail 58 %.
Travée portée 2.75 m
Bastaings 6.3 x 17.5 entraxe 0.60 m Flèche net finale L/300, convenable. Taux de travail 68 %.
Travée portée 3.35 m
Bastaings 6.3 x 17.5 entraxe 0.60 m Flèche net finale L/209, tout juste conforme. Taux de travail 68 %.
Poutres
J’ai pris des sections dont je ne sais pas si vous les trouverez. On peut revoir en fonction de ce que vous pourrez approvisionner. Ou deux 10 x 28 jumelées valent un peu plus d’une 12 x 32.
Poutre 1 (gauche) section 10 x 25
Portée 2.57 m du poteau à l’appui sur angle mur, puis 1.23 m jusqu’au bout.
Flèche : 7.5 mm (L/340)
Taux de travail : 76 % sur appui, et 54 % en travée
Poutre 2 (centre) section 10 x 28
Portée 4.55 m entre poteaux, puis 2.80 m jusqu’à l’appui sur mur.
Flèche : 11.7 mm (L/390)
Taux de travail : 82 % sur appui et 50 % en travée
Poutre 3 (droite) section 12 x 32
Portée 4.20 m entre poteaux, puis 3.20 m jusqu’à l’appui sur mur.
Flèche : -12.3 mm (L/340)
Taux de travail : 82 % sur appui et 64 % en travée
Quelques réactions aux appuis (non pondérées) :
Sur murs : poutre 1 : 2.35 t poutre 2 : 0.9 t poutre 3 : 0.9 t
Sur poteaux : milieu poutre 2 : 2.6 t milieu poutre 3 : 3.9 t
Il pourrait être judicieux de placer un poteau contre le mur, en bout de poutre 1, car l’effort sur un scellement dans la maçonnerie serait difficile à reprendre.
Remarques
Les contraintes maximales dans les poutres sont sur les appuis en continuité, d’où un taux de travail en flexion relativement en regard d’une flèche plutôt limitée en travée.
Ceci dans l’hypothèse d’appuis fixes. S’ils bougent, par exemple par tassement des
fondations des poteaux, ou sur les fixations dans les murs, ces contraintes, déformations, et réactions d’appuis se redistribuent de façon différente.
Par exemple si le poteau du milieu tasse un peu plus (poutres 2 et 3), la contrainte dans la poutre à l’appui sur poteau diminue, augmente en travée, la flèche augmente, la réaction sur mur augmente.
Cette redistribution se fait aussi du fait du fluage du bois car (ce dont ne tient pas compte l’EC5), celui-ci est plus fort sous contrainte plus élevée, faisant que la poutre se relaxe un peu sur l’appui du poteau pour reporter un peu plus de charge en travée.
Il est possible d’envisager de réaliser les solives en deux fois deux travées en continuité en appui sur une poutre. Ce sera bénéfique à celles qui, dans les portées les plus longues, sont un peu en limite. En contrepartie, les poutres formant l’appui de continuité des solives seront un peu plus chargées.
Tout cela se calcule : croisement des solives en continuité sur les poutres quand celles-cis fléchissent, et présence de tassements d'appuis (appuis élastiques dans le modèle). Mais ça devient lourd, et ce n'est valable que si l'on peut déterminer exactement comment se comporteront les appuis. Là, je renonce.
Mon avis, non professionnel, ne peut servir d’étude pour une réalisation.