J'adore les donneurs de leçons.
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Bon. Après tout,c'est un forum d'entraide.
D'accord, j'ai mélangé un peu vite kg, kg.force et les Pascals et c'est approximatif (ou du moins un peu trop rapide). Mais je soupçonne que c'est plus complexe et essayons d'avoir une vue plus en hauteur.
Reprenons. L'architecte dessine l'intérieur et l'extérieur d'un bâtiment et envoie les plans au bureau d'études. Le travail de ce bureau d'études est de définir à partir de ces plans, tous les éléments porteurs du bâtiment - le système porteur - et qui correspond au squelette du bâtiment. Le système porteur sert 1/ à assurer la solidité de l'ouvrage ( vent, séisme, sans déformations excessives) et à 2/ transmettre les charges (toiture, effet du vent, masse des composants, les habitants etc...) aux fondations - qui sont toujours rigides.
Pour le topic de ce post, la capacité portante d'une semelle de fondations est la contrainte qu'on peut appliquer sur le sol sans qu'il y ait un risque de rupture du sol (et les mots ont ici leur sens). Elle est déterminée à partir de la capacité portante nette, en faisant intervenir un coefficient de sécurité égal à 3. C'est le boulot du géotechnicien (et il est assuré pour cela). Ce dernier, a partir de l'essai pressiométrique (méthode développée à l'origine par L. Ménard) - mais il y a d'autres méthodes - permet d'estimer cette contrainte de rupture pour une profondeur d'encastrement D de la fondation. Mais pour un terrain non-homogène, le géotechnicien fera une interpolation savante (en moyennant entre une profondeur de D et D +1.5 fois la largeur de la semelle).
En ce qui concerne ce topic, nous avons donc affaire a des "argiles et limons mous" caractérisés par une mesure du pressiomètre Pl < 0.7Mpa (selon la classification conventionnelle des sols). Avec ce coef de 3, nous obtenons une estimation de la capacité portante unitaire sous charge verticale centrée (bien lire vertical et centré).
Mais plus important: Ce qu'il faut retenir de l'étude de sol communiquée:
a/ argiles sont TRES sensibles a l'eau (noter la nappe affleurante) qui peut liquéfier ces argiles, ils peuvent gonfler ou se rétrécir en fonction de la saison. DONC il n'y a pas de garantie dans le temps et au niveau de cette "étude de sol" il n'y a pas de garantie donnée .... Il va falloir prendre des marges et estimer le risque. On peut faire confiance au maçon - il connait le coin
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- ou faire une étude géotechnique plus approfondie qui définira le type de fondation (filante, profondeur, dimension) et qui sera exigée par l'assurance obligatoire
Dommage ouvrage.
b/ pour faire du bon travail, le géotechnicien doit avoir une étude de descente de charges établie a partir du squelette porteur. Il faut donc que l'architecte ait fait son travail.
et ou tout se boucle,c'est que la répartition des masses dans le bâtiment sont "transmises" par le squelette porteur tout en bas au niveau des semelles des fondations (et non pas un simple calcul de masse par mètre linéaire ou surface)- Ce qui est important c'est le cheminement de ces charges jusqu'aux fondations (c'est un métier).
c/ Le calcul des fondations vient ensuite. C'est en principe le boulot du maçon qui en discute avec architecte et le géotechnicien. Mais c'est la décennale du maçon qui jouera en cas de pépin(et en général, ils prennent ce que le géotechnicien écrit).
Enfin, il faut bien savoir reconnaitre que le sol est ce qu'il est (pour le budget d'un particulier). En présence d'argiles comme en zone sismique on prend des précautions (chainage du squelette, notamment et surtout en MOB) et on peut aussi tenter de limiter les effets de la nappe affleurante (drainage avec puits de décompression ). Et il y a d'autres méthodes mais c'est plus cher. Ensuite, si cela ne passe pas... on réduit les prétentions de l'architecte ou bien on envisage les micro-pieux ou on abandonne en dernier recours.
En conclusion, ce qui me parait, a mon humble avis, important de comprendre c'est que les semelles de fondations ne sont que des répartiteurs de pression s'appuyant sur un sol qui est, ce qu'il est. Pour baisser la pression, on diminue le poids du squelette (conception), on augmente la surface des semelles (dans une certaine limite)ou enfin on change de système de fondation. Et je me garderai bien de dire que des fondations ce sont des semelles de 40, 50 ou 80. Chacun son métier et ce n'est ici qu'un forum ou il me parait impossible de dimensionner sans connaitre les plans, l'adresse (vent, sismicité), etc.. Par contre les expériences des uns peuvent servir aux autres. Mais a 10 mètres prés, un sol peut être terriblement différent (c'est du vécu).
NB: 10 tonnes c'est classique pour un poteau d'immeuble... Et ce chiffre ne risque pas d'être utilise pour une maison individuelle
Bon courage. C'est une belle aventure.