Bonjour ,
vu la polémique en cours , je vous fais très stupidement un copié-collé de ce que chacun d'entre vous peut trouver simplement ailleurs .....
Dossier "TLB" : Partie 1
( Toilette à Litière Biomaitrisée )
Résumé des pages du site du Professeur J. Országh :
( Cliquez sur les E-Book pour accéder aux pages du site du Pfr. J. Orszagh ... )
EDIT : désolé , pour les photos .. ça ne passera pas ici !!!
La vocation du dossier que je vous présente ici n'est pas de répéter ce qui a déjà été écrit sur de nombreux sites, même si c'est en partie le cas , mais d'insister sur la distinction importante à faire entre « toilette sèche » et « TLB » d'une part , mais aussi et surtout , sur les divers intérêts de l'usage d'une TLB en les repositionnant dans un ordre d'importance qui, hélas, est actuellement très galvaudé ....
En effet , le but est de vous démontrer que « l'avantage » de l'économie d'eau (fusse-t-elle conséquente .. ) ne représente qu'un petit aspect des « intérêts » bien plus importants accordés à la TLB !! .....
Ce dossier à l'ambition de vous faire prendre conscience que l'usage d'une TLB associé à une bonne gestion de l'eau et une épuration simplifiée et efficace des eaux grises est non seulement un des sommets de la conscience écologique , mais aussi une démarche d'avenir qui devient incontournable si l'on veut vraiment et honnêtement parler de protection de notre environnement.
Dossier réalisé en deux parties :
Le point de vue scientifique
Le point de vue pratique
Dessin © : "Amis de la Terre - Belgique"
Première partie : quelques considérations scientifiques :
Notre « bon vieux traditionnel » W.C. à eau .. : constat
Le W.C. est, paraît-il, un instrument de confort de vie, et soit-disant, un élément d'hygiène, de salubrité ...
Mais force est de constater qu'à lui seul, notre petit trône représente une réelle catastrophe écologique des temps modernes !! ....
Démonstration .... :
Croire qu’une bonne épuration des eaux fécales répare les dégâts causés par l’usage d’un W.C. à chasse est, sans aucun doute, une erreur lourde de conséquences , nous devons insister sur le fait qu’il n’y a pas de bonne méthode pour épurer les eaux vannes. Le gâchis est fait au moment où les excréments sont évacués dans de l’eau et ce gâchis est irréversible .
Parler d'épuration sans y inclure la gestion de la biomasse et des déchets et un un non-sens d'un point de vue scientifique.
Le principe même de l’épuration des eaux fécales, quel que soit le système utilisé, est incompatible avec le concept du développement durable .
Pour comprendre la pertinence à épurer d’une manière sélective les eaux grises (eaux savonneuses), il faut prendre conscience de trois réalités analytiques :
* L’élément clef de la pollution des eaux est l’azote qui, après épuration, devient pollution par les nitrates.
* 98 % de l’azote contenu dans les eaux usées domestiques proviennent des W-C (eaux vannes ou fécales).
* Dans les eaux grises, il y a dix mille à cent mille fois moins de bactéries pathogènes que dans les eaux vannes.
Les déjections quotidiennes d'une personne contiennent environ 110 à 190 gr de matières organiques . Celles-ci renferment 12 à 20 gr d'azote. Le tout représente un volume liquide de 1 à 1,5 l, soit un un volume annuel moyen de 450 l/personne .
Chacun de nous produit donc annuellement +/- 5.7 Kg d'azote , qui représente après minéralisation en station d'épuration un potentiel théorique de 25 Kg de nitrates (NO3-) dont une partie se retrouve après épuration dans les eaux de surface en participant à l'eutrophisation de celles-ci ...
LA PERTURBATION DES GRANDS CYCLES NATURELS
La pédogenèse et le cycle de l’azote
>>> Toute matière organique détruite sous prétexte d'épuration ou de valorisation énergétique et non recyclée dans la pédogenèse est une perte pour la biosphère et une menace de pollution pour les eaux .
De telles soustractions de biomasse diminuent la capacité de production et de regénération des écosystèmes , ayant comme conséquences le dérèglement du régime .
Le cycle de l'azote joue un rôle capital dans la Nature !
Dans un biotope non perturbé, la biomasse végétale et animale, nos déchets organiques et nos déjections subissent un cycle de transformation dont la phase ultime est la formation de l'humus dans le sol. Cet humus est indispensable pour le maintien de la structure et de la fertilité naturelle de nos terres.
Si, par l'usage généralisé du W-C, on insiste généralement sur le gaspillage d’eau potable et la pollution, la littérature n’attire pas l’attention sur la rupture du cycle de l’azote mentionnée plus haut lorsqu’on utilise un «water closed».
La pollution et le gaspillage de l’eau ne sont en fait qu’un aspect du problème des W.C.
En réalité, nos déjections font partie intégrante de la biosphère, ce ne sont pas des déchets à éliminer.
La biomasse humaine étant devenue si importante sur la terre , la destruction de nos déjections sous prétexte d’épuration est un facteur important de déséquilibre des écosystèmes qui nous font vivre.
Une chasse de W.C. Utilise autant d'eau potable que la quantité nécessaire à l'irrigation de la terre de culture qui nourrit son utilisateur ....
L'épuration de ses effluents détruit autant de matière organique qu'il faut pour fertiliser , après compostage , ces mêmes terres ....
=> L'usager d'un W.C. à eau détruit donc chaque année sa base alimentaire , dans un monde où les 2/3 de l'humanité ne mangent pas à leur faim ... !!!
80 à 100% de la pollution organique de nos rivières est d’origine domestique. Cette matière organique est transformée par les stations d’épuration en nitrates et en phosphates . Ces deux substances sont responsables de l’asphyxie des rivières.
98% de l’azote et 50 à 80% de phosphore contenus dans les eaux usées urbaines viennent de nos W-C !
Même si les techniciens en génie sanitaire semblent volontairement ignorer ces réalités, le non rejet des déjections dans l’eau est une option incontournable dans le respect du développement durable.
Le jour où l’on décidera de ne plus rejeter les déjections humaines et animales dans l’eau, un grand pas sera franchi vers la protection efficace de notre environnement.
Il y a deux manières d'envisager l'assainissement : soit par une technologie de réparation comme l'épuration ... , soit par la prévention de la pollution à la source en recourant à une technologie propre ! ...
La « non-production » d'eaux vannes est une des meilleures possibilités de cette deuxième hypothèse ...
Alternative :
La description de la pédogenèse sort du cadre de ce dossier, mais il faut préciser que pour la formation de l’humus, la matière organique ne doit pas passer par une phase aquatique. Pour cette synthèse, il faut éviter d’introduire la matière première dans l’eau.
Dans le cas des déjections humaines ou animales, celle-ci commence au moment de la production. Si le rapport C/N n’est pas directement ajusté à environ 60 par l’adjonction de la matière organique végétale, sous l’effet de l’action de l’uréase, en quelques heures la plus grande partie de l’azote est déjà sous forme ammoniacale, peu récupérable pour la pédogenèse.
Cet équilibre C/N est le principe de fonctionnement de la toilette à litière biomaîtrisée ou TLB, mise au point par le Pfr J. Országh. Cette toilette constitue une alternative crédible au W-C à chasse d’eau.
Solution :
Une des premières choses à faire est de réunir les conditions optimales de recyclage intégral des matières fécales et de l'urine .
Pour satisfaire les exigences de « la loi de base » , il faut trouver une solution technique qui reconduit nos déjections conjointement avec la biomasse végétale dans le cycle de formation de l’humus.
Pour parvenir à une solution cohérente et efficace , il nous faut :
1. connaître la loi de base qui régit le fonctionnement de tous les écosystèmes :
>> Chaque kilogramme de biomasse végétale et animale qu’on ne réintroduit pas d’une manière conjointe dans le processus de formation des sols, affaiblit la capacité de production de l’écosystème et devient une menace de pollution des eaux et/ou de l’air.
Il en résulte toujours une perturbation des grands cycles naturels comme celui de l’azote, du phosphore du carbone et aussi de l’eau.
Qu’est-ce que la «biomasse végétale ou animale»?
Biomasse végétale
Bois, feuilles mortes, pailles, tiges, fanes, rafles, etc.
Riche en carbone, pauvre en azote.
Rapport carbone/azote (C/N) élevé (jusqu’à 300).
( La matière carbonée végétale est trop souvent , hélas , traitée comme un déchet, qu’on élimine parfois en le brûlant , au lieu de le composter... )
Biomasse animale
Dépouilles des animaux, déjections animales et humaines.
Riche en azote, pauvre en carbone.
Rapport carbone/azote (C/N) peu élevé (environ 7).
Sans l’association judicieuse de ces deux types de biomasse et leur introduction dans le processus de formation des sols, il n’y a ni gestion de l’eau, ni production alimentaire durables.
A contrario: la mobilisation et l’introduction dans le processus de formation du sol de toute la biomasse disponible sortirait le monde de ses problèmes d’eau et de ses problèmes alimentaires en moins de deux générations, sans mobiliser des capitaux importants.
2. revoir notre relation à nos déjections .
En résumé, il faut admettre une fois pour toutes que nos déjections ne sont pas des déchets à éliminer, mais font partie intégrante de l’écosystème qui nous fait vivre. Notre alimentation vient de la terre, nos déjections doivent y retourner, mais suivant un processus qu’il vaut mieux connaître afin de ne pas commettre de fautes irréparables.
A ce sujet, il est intéressant de lire un texte de J. Országh destiné à une publication collective: Nos relations avec nos déjections.
3. s’orienter vers les techniques qui ont intégré ces nouvelles données.
Et la réponse la plus adaptée est sans conteste ... la « TLB » : > « Toilette à Litière Biomaîtrisée » , combinée à la technique du compostage qui, par le respect du processus naturel, assurera l'élimination complète des germes pathogènes d'origine fécale .
Rem. : un article concernant plus particulièrement le compostage suivra prochainement , ainsi qu'un autre pour l'épuration « naturelle » des eaux grises ...
Avant de détailler le principe de la TLB , il est important de la distinguer des autres types de toilettes sèches :
Qu'est-ce qu'une « toilette sèche » ? :
.. plus communément appelées « toilettes scandinaves » ..
La plupart des toilettes sèches commercialisées fonctionnent sur un principe de séparation des solides et des liquides ...
Faut-il une séparation de la matière fécale et de l’urine ?
Un concepteur danois de toilettes sèches a exposé un jour à une conférence publique organisée par un architecte bruxellois que «les animaux dans la nature ne défèquent et n’urinent pas nécessairement à la même place». Il est donc tout à fait «naturel» de séparer les deux effluents.
Cette justification ne tient pas compte d’une série de données scientifiques.
Il vaut mieux dire franchement qu’on sépare les deux pour des raisons de commodité technique: la volonté d’espacer les manutentions des effluents. L’urine, facile à stocker dans un réservoir séparé, constitue 90% de la masse de nos déjections. Les fèces desséchées occupent peu de place. Dès le moment où l’urine est évacuée de la toilette par simple écoulement, l’enlèvement du peu de matière solide qui reste peut attendre plusieurs mois. Grâce à cette astuce, l’usage de la toilette sèche s’apparente à celui d’un W-C. L’usager de passage ne voit pratiquement pas la différence. Les nouvelles technologies viennent à la rescousse: la cuve reçoit un revêtement à base de silicone sur lequel les liquides n’adhèrent pas et l’urine ruisselle sans laisser de traces. L’objectif fixé par les constructeurs est atteint: nos excréments sont évacués hors de notre vue. Nous pouvons continuer à faire semblant d’ignorer le problème.
Le compostage interne dans un réservoir situé sous la toilette s’inspire toujours du souci d’éviter de s’occuper, autant que faire se peut, de nos déjections. Malheureusement, il n’est pas possible de réaliser dans une cuve ou dans une fosse les conditions aérobies nécessaires pour un bon compostage.
Le véritable compostage doit se faire à même le sol, en symbiose avec la faune qui vit dans le sol. Toute fermentation anaérobie, inévitable dans les cuves, soustrait l’azote et aussi une bonne partie du carbone au processus de formation de l’humus, tout en libérant, en prime, la pollution par les nitrates et l’ammonium.
Malheureusement, le prix à payer pour ce confort intellectuel est plutôt élevé aussi bien au niveau technique et financier qu’au niveau environnemental.
Au niveau technique, c’est l’émergence du problème des odeurs qui nécessite des solutions complexes et coûteuses. La clef de la maîtrise simple des odeurs se trouve précisément dans la réunion de l’urine et de la matière fécale. Lorsqu’on sépare les deux, les odeurs apparaissent des deux côtés. Pour les évacuer, il faut un système de tuyauterie et de ventilation forcée.
Pratiquement la totalité des toilettes sèches du commerce fonctionne suivant le même principe . En consultant les catalogues, hauts en couleur de ces toilettes, on relève la discrétion concernant le devenir des urines. Ce qui est le plus choquant, c’est qu’on appelle «compost» un produit qui n’est rien d’autre que des fèces desséchées. Dès qu’on a séparé les urines, le compostage des matières solides devient problématique. Lorsqu’on mélange ces matières avec de la tourbe, il n’y a, au mieux, qu’une sorte de maturation par dessèchement, mais nullement de la formation d’humus.
L’humidité contenue dans l’urine est nécessaire pour imprégner la matière organique sèche indispensable à l’ajustage du rapport carbone/azote. Sans urine, il faut arroser le tas de compost ne contenant que les fèces et les végétaux.
L’urine stockée peut être utilisée dans le
jardin, sans nuisances...??
L’urine est recueillie dans un réservoir où, grâce à l’action d’un enzyme toujours présent dans l’urine , 90 % de l’azote organique se transforme en ions d’ammonium en moins de 48 heures. C’est ce qui explique l’odeur d’ammoniac (NH3) de l’urine qui séjourne quelques heures dans un pot de chambre ou dans un seau hygiénique. Compte tenu du fait qu’environ 80 % de l’azote organique contenu dans nos déjections se trouve dans l’urine, on comprend l’importance du devenir de l’urine pour le milieu récepteur.
En fait, sous forme ammoniacale, l’azote ne peut suivre dans la nature que le chemin de l’oxydation. Il se forme ainsi des ions nitreux (NO2-) particulièrement toxiques qui s’oxydent en nitrates (NO3-). L’urine stockée dans le réservoir de la toilette devient un concentré d’ammonium contenant des ions de nitrites et de nitrates. Les constructeurs des toilettes sèches recommandent d’utiliser l’urine stockée en la diluant 8 fois pour l’irrigation des plantes.
Après avoir ajouté de l’eau pour diluer 8 fois l’urine, on se demande ce que devient l’économie d’eau annoncée pour justifier l’installation. Le véritable problème réside dans le processus de percolation et d’oxydation de l’ammoniac contenu dans le liquide. Sous forme ammoniacale (NH4+), l’azote s’infiltre encore plus facilement et rapidement dans la nappe phréatique que sous forme nitrique et constitue une pollution particulièrement pernicieuse. Les ions d’ammonium présents dans le liquide épandu en surface s’oxydent en nitrates. Ceux-ci ont incontestablement un pouvoir fertilisant et agissent comme un engrais chimique, mais d’une manière plus nuisible, car ils contiennent en outre, des ions nitreux (NO2-) très toxiques.
Affirmer donc que les urines stockées et diluées peuvent être utilisées sans nuisances dans le jardin est une position qui ne peut être justifiée que par l’ignorance complète des processus physico-chimiques qui ont lieu dans l’urine stockée et ceux qui régissent la vie du sol .
Les toilettes sèches développées dans les pays nordiques et commercialisées un peu partout sont très chères . De plus, compte tenu des conditions biologiques et physico-chimiques de la formation de l’humus, on peut dire que leur écobilan est contestable .
Sans parler de certains modèles qui consomment de l'électricité pour la ventilation et le déssèchement des matières fécales ...
( fin de la première partie )
A suivre : "Partie 2 : le point de vue pratique "
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EDIT : idem ici ... désolé mais pas de photos ...
Dossier "TLB" : Partie 2
( Toilette à Litière Biomaitrisée )
Deuxième partie : d'un point de vue pratique :
Qu'est-ce qu'une « TLB » ? :
La Toilette à Litière Biomaitrisée , aussi surnomée « toilette rustique » , est d'un principe des plus simple qui soit : il vous suffit d'installer un réceptacle de votre choix à un endroit de votre choix , d'y déposer vos « offrandes » et de les recouvrir d'une « litière » sèche , composée de matière végétale carbonée .. !
Le tout fonctionnant sans eau , sans électricité , sans aucun raccordement ni tuyauterie , se posant n'importe où dans la maison , dans le garage ou l'atelier , dans le jardin , dans le fourgon lors d'un voyage .....
Le réceptacle proprement dit se résume à un seau ou une bassine , quant à son « habillage » , il n'a que l'importance esthétique que l'on lui donne ... , allant du simple caisson cubique à la chaise percée en passant par le trône ornemantal .. , peu importe , pourvu qu'il soit surmonté de la « planche » ou « lunette » traditionelle pour WC ...
Les intérêts de la TLB :
Comme nous l'avons vu dans la partie 1 de ce dossier , la TLB présente de multiples enjeux .. :
* non-production d'eaux vannes (fécales) , d'où réduction majeure de la charge polluante des eaux usées
* simplicité et efficacité d'épuration unique des eaux grises
* respect des grands cycles naturels ( azote , biomasse , ..)
* 25 à 35% de consommation d'eau en moins
* production de compost de haute qualité
* valorisation de nos déjections , en tant que matière organique réintroduite dans le cycle de formation de l'humus , si important pour nos sols aujourd'hui ..
* bon sens et conscience écologique
En résumé :
L'utilisation d'une TLB est une contribution des plus directe et des plus efficace à l'assainissement de nos rivières , de nos ressources soutterraines ainsi qu'à la restauration de la fertilité de nos terres agricoles ...
Mode d'emploi :
Comme litière, utiliser :
- des déchets végétaux secs : broyats fins de branchages, de feuilles, de tiges, des fanes, etc.
- copeaux et sciure de bois ( bois de pays !)
- broyats de papier et cartons non imprimés
(tous les éléments ci-dessus peuvent être mélangés.)
Ce qu'il ne faut pas utiliser comme litière :
- copeaux et sciure de bois tropicaux exotiques qui peuvent générer de mauvaises odeurs et provoquer des allergies;
- trop de sciure, source de poussière dans la maison , et risque d'asphyxie du compost - uniquement des feuilles sèches broyées qui n'absorbent pas suffisamment l'humidité.
- Les cendres ou la chaux. Le caractère fortement basique de ces substances inhibe l?action des micro-organismes pour la transformation de la matière organique en humus. On ne peut envisager que l?adjonction de petites quantités de cendre pendant le compostage, mais pas dans une toilette. Les vieux paysans disent toujours : « la chaux enrichit le père et ruine le fils ». La chaux et la potasse (une des composantes des cendres) accélèrent la décomposition spontanée de l?humus dans le sol, en libérant rapidement l?azote et le phosphore organiques. Il en résulte une forte augmentation des rendements au détriment des réserves humiques du sol. Le chaulage du compost, préconisé par certains spécialistes en agriculture, interrompt le processus de régénération des sols.
Quel « réceptacle » utiliser ? :
La préférence indéniable sera le seau inox , d'un volume de 15 à 20 litres .
L'inox est résistant , ne s'altère pratiquement pas à l'usage ni dans le temps , est très facile à nettoyer , est hygiènique et ne conserve pas d'odeur .....
Le seau inox n'est pas facile à trouver partout , et son prix ( de 60 à 100 ? ) en décourage plus d'un ... mais il reste le meilleur choix ..
Sinon , optez pour un seau de tôle émaillée ou en plastique .
En utilisant un seau de 15 à 20 l. , il faut compter 3 à 4 vidanges du seau par semaine pour une famille de 4 personnes ..
Certains préfèrent utiliser un réceptacle plus grand pour espacer un peu plus les vidanges , et s'orientent alors vers des gros seaux plastique ou des bassines en plastique renforcé , mais dans ce cas , il faut vidanger à 2 pour porter un poids bien plus important ...
A l'usage .. :
On dépose au départ une couche de quelques centimètres de litière au fond du seau de la toilette. Une bonne épaisseur de litière de départ se juge lors de la vidange : si elle est trop sèche, cela signifie qu'elle est en excès et se compostera mal ; si par contre, elle baigne dans l'urine , c'est signe d'insuffisance de copeaux , ou proportion d'urine en excès , et risque de pollution de la terre par infiltration.
Après chaque utilisation, recouvrir les déjections « d'un peu » de litière.
C'est ici un « détail » très important , car il n'est nul besoin d'en mettre trop (par crainte d'odeur) et d'en gaspiller , mais faut-il en mettre suffisamment pour tout recouvrir .... , mais c'est à l'usage avec quelques semaines d'expérience que l'on peut doser au mieux la quantité nécessaire , et d'en choisir au mieux son « récipient doseur » , pour bien faire savoir ensuite à tous les utilisateurs qu'il est recommandé d'user d'une « dose » pleine , ni plus ni moins .....
Si il y a plus d'hommes que de femmes dans la famille , si on veut réduire quelque peu le nombre de vidange du seau principal , et équilibrer au mieux le rapport liquides/solides , il est possible de prévoir pour les hommes un second seau rempli de copeaux de bois , qu'il faudra également vider sur le tas de compost ...
>> si vous voulez utiliser un urinoir , attention de prévoir un urinoir dernière génération (ainsi que le tuyau d'évacuation) en matière siliconée , qui ne laisse pas "accrocher" les liquides , et évite ainsi le développement d'odeurs !
( attention toutefois de respecter le principe de ne pas évacuer ces urines brutes dans la nature .. !!! )
Petite remarque pratique : selon votre modèle d'habillage de toilette , la position debout n'est pas toujours avantagée ... , il est donc parfois bien intéressant pour les hommes de se rééduquer un peu pour adopter aussi la position assise pour tous les « besoins » ... comme ces dames .. il n'y a pas de raisons après tout .. !!!!
( désolé les gars ..)
Tous les papiers de toilette conviennent et sont jetés dans le seau. Cette toilette accepte également les tampons hygiéniques .
Il est intéressant de mettre à disposition un petit pulvérisateur , simplement rempli d'eau , et d'en pulvériser quelques jets sur le papier ou sur la litière déposée ..
Il est par contre déconseillé d'utiliser des huiles essentielles , qui ont un effet néfaste sur le compost ..
Ne pas attendre le que seau soit trop rempli ou trop lourd pour le vider dans le carré à compost.
Si , selon l'emplacement de la TLB dans la maison , vous devez traverser la maison avec le seau pour aller le vider , il est judicieux de prévoir un couvercle adapté à votre seau ..
Après avoir vider le seau sur le tas de compost , le laver sur place et soigneusement avant de le remettre en service , en évacuant l'eau de lavage sur le compost également. Si votre seau est en plastique, il vaut mieux en avoir deux : l'un étant en service, l'autre est aéré à l'extérieur. Pour enlever les odeurs absorbées par le plastique, on peut y mettre, pendant l'aération, de l'eau contenant un peu d'argile. Cette eau peut servir plusieurs fois. L'eau savonneuse des nettoyages de la maison convient également.
Le carré à compost qui reçoit les effluents de la toilette est aménagé dans un coin du jardin à l'abri des regards. On y déposera également tous les déchets du jardin et de la cuisine. Afin d'éviter la multiplication des mouches, après chaque déversement, couvrir avec un peu de déchets de jardin, de tonte d'herbe, feuilles mortes, mauvaises herbes arrachées ou de paille.
C'est pourquoi il est judicieux de toujours se garder une petite réserve de ces « paillage » à côté du carré à compost ....
Au mois de novembre de chaque année, le carré à compost est vidé. Son contenu est retourné et remis en tas, et couvert d'une couche d'au moins 20 cm de paille. Après une année de repos et de maturation, le compost obtenu est prêt à l'emploi dans le jardin, y compris le potager.
( consulter aussi l'article spécifique au compost , voir ici ...)
TLB extérieure .... bien accueillante .. !!
Remarque importante :
il est nécessaire de savoir qu'une TLB n'est pas "une cabane au fond du jardin" .. !! , qu'elle est avant tout destinée à l'intérieur des habitations , à l'identique d'un WC classique , et que si une "cabane TLB" extérieure comme celle présentée sur la photo ci-dessus est très naturelle , rustique et accueillante ..... c'est une toilette "d'appoint" pour l'été , et qu'il ne faut en aucun cas résumer (en général par ceux qui ne la connaissent pas !) une TLB à : "devoir sortir au jardin pour faire ses besoins .." , ou encore "devoir se les geler par -15° ..." , ce type de considération étant complètement stupide ......
Nuisances ?? , odeurs ?? , inconfort ?? ... :
Une des grandes craintes émises par les gens qui n'ont jamais utilisé de TLB est souvent la crainte des odeurs ....
La maîtrise des odeurs n'est en rien difficile et n'a rien non plus de « technologique » ou de « système D bricolo gogo » ..... . La composition de la litière est suffisante pour « neutraliser » les odeurs , à condition qu'elle soit respectée , c'est à dire d'utiliser des bonnes matières végétales carbonnées , ni trop grosses ni trop fines ( des feuilles entières et grosses brindilles ne conviennent pas , et de la sciure de bois seule est trop fine , donc , le « calibre » des copeaux de bois est parfait ! ) , sèches et bien dosées ....
il n'est pas judicieux non plus de chercher à « hermétiser » la planche de la toilette , d'une part puisque c'est inutile et d'autre part parce que ça risque de créer de la condensation sous celle-ci ..... , au contraire , une bonne ventilation est plus efficace ...
Sans jouer d'hypocrisie , chacun doit aussi reconnaitre que la plupart du temps , sur un WC classique , il se génère aussi un dégagement d'odeurs « au moment de la dépose de ses offrandes » ... !!! , malgré qu'ensuite , celles-ci soient évacuées bien loin de nos sens .... , et aussi , qu'il n'est pas rare de ressentir quelques nuisances également en provenance de la fosse septique pour ceux qui en sont équipés ...
Dans le cas de la TLB , le second exemple est inexistant , et le premier est semblable dans la chronologie du temps .... , un dégagement d'odeurs est probable « pendant » votre occupation , mais se voit neutralisé ensuite une fois l'offrande recouverte de litière ....
Le 2è grand « point noir » que la plupart des gens attribue à la TLB est le fait de devoir vider le seau régulièrement ....
En effet , on ne peut le nier , cela représente une « maintenance » permanente obligatoire ...
Mais en fait , c'est comme tout le reste .. : une question d'habitude !! , et ça devient vite « la routine » .... , mais souvent , dans un ménage , lorsque l'idée de l'installation d'une TLB est évoquée ..... s'en suit inévitablement « LA » question ..... hein ... vous voyez laquelle n'est-ce-pas .. ?? .... ben oui ! .... mais « qui » donc va se charger de vider le seau .. ?? !!
ha ha ha ......
En ce paragraphe précis , je me permettrais de demander à ces dames de ne pas trop insister sur le « rôle de l'homme » .... , et à ces messieurs de ne pas trop abuser non plus de leur « volonté de parité » ...... !! hé hé ..
Juste faut-il s'entendre , se mettre d'accord ........ pour le bien de notre environnement !!!
Car ne l'oublions pas !! .. , l'enjeu est de taille ! , et pour le peu que vous ayez une « fibre verte » au fond de votre conscience ...... , pensez un peu à la satisfaction , au mérite , à la fierté que vous éprouverez lorsque vous irez vider votre seau ..... en pensant que Mère Nature vous gratifie de sa reconnaissance pour le geste accompli .... !!!
Ne pensez-vous pas que ça en vaut largement un petit effort en allant voir un peu au-delà de nos préjugés .. ??
Le « cycle idéal » .. :
J'ouvre ici une petite parenthèse , pour décrire un peu mon idée du concept du « cycle idéal » ....
1. récupération de l'eau de pluie
2. valorisation intégrale de l'eau de pluie
3. usage exclusif de TLB
4. épuration naturelle des eaux grises
5. recyclage des eaux épurées (divers usages possibles ..)
6. infiltration par arrosage sans restrictions
7. regénération du sol par l'humus produit par le compostage
Je n'irai pas plus en détails , pour vous laisser libre méditation sur ce concept , pour vous proposer d'en imaginer les divers avantages , divers bénéfices , ainsi que les multiples nuisances « non-produites » ......
En bref , je vous laisse juger par vous-même du bilan écologique et économique de ce concept global .....
Un exemple "d'adaptation" réussie .... (Merci Carioline)
La législation :
Cet aspect législatif est difficile à aborder par le fait que les toilettes sèches ne sont pas encore prise en considération dans la législation française ....
> ce que l'on appelle ... un « vide juridique » ....
On peut néanmoins relater cet article :
Décret n°87-149 du 6 mars 1987 fixant les conditions minimales de confort et d'habitabilité auxquelles doivent répondre les locaux mis en location.
Journal officiel du 7 mars 1987
NOR : EQUC8700007D
article 1 :
1° Les logements à usage d'habitation ou la partie de locaux à usage mixte professionnel et d'habitation destinée à l'habitation doivent présenter les caractéristiques ci-après :
D) salle d?eau et cabinet d?aisances :
La salle d?eau est intérieure au logement, constitue une pièce séparée et comporte une
baignoire ou une
douche et un lavabo munis de siphons et alimentés en eau chaude et froide.
Le cabinet d?aisances est intérieur au logement, constitue une pièce séparée, à moins qu?il ne fasse partie de la salle d?eau, et est pourvu d?un cuvette à l?anglaise et d?une chasse d?eau. S?il est équipé d?une fosse étanche, la chasse d?eau peut être remplacée par un simple effet d?eau.
Le cabinet d?aisances est séparé de la cuisine et de la pièce où sont pris les repas.
Les sols sont étanches et les parois situées autour de la douche et de la baignoire sont protégées contre les infiltrations.
A savoir :
Pour ceux d'entre-vous qui projettent d'habiter (construction ou rénovation) en zone d'assainissement non collectif (A.N.C.) , si vous désirez opter pour la toilette sèche TLB , vous pouvez demander à votre Mairie pour installer un système d'épuration "simplifié et adapté" pour ne traiter que les eaux grises , (puisqu'il n'y a plus de production d'eaux vannes [WC]) ..... , telles que les implantations de filtres plantés par ex. , ou autres ...
.. à condition de présenter un bon dossier explicatif et documenté , ou mieux , se faire accompagné par une association de terrain ou un bureau d'études spécialisé ...
A noter : Une étude épidémiologique(*) menée par l? Ecole de Santé Publique de l?Université de Louvain arrive à la conclusion que l?usage de ce type de toilette ne présente aucun risque sanitaire supplémentaire par rapport à celui d?un W-C classique.
(*) = D?HOORE W. et coll., Etude du risque sanitaire du système de toilettes à litière biomaîtrisée. Ecole de Santé Publique, Université Catholique de Louvain (Belgique) mars 2000.
Où se procurer une TLB ?? :
La solution la plus simple , et souvent pratiquée , est de se fabriquer soi-même sa propre toilette , à ses dimensions , selon ses goûts , avec le matériau de son choix (souvent en bois et matériaux divers de récup ..)
Si vraiment vous n'êtes pas bricoleur , il vous est possible de vous en procurer , à l'achat (particuliers) ou en location (festivals , évènements ...) , ou de vous renseigner aux adresses suivantes :
( > attention : pour les adresses E-mail , remplacez le "(A)" par le "@" .... )
Eau vivante, Association de conseil sur la gestion de l'eau , épuration , stages de formation
(Cassany, 47130 Port Sainte Marie, Tél : 05 53 95 44 56, )
contact(A)eauvivante.net
http://www.eauvivante.net http://eauvivante31.free.fr/
Terre vivante, Promotion de l'écologie pratique, de l'habitat écologique et du
jardinage biologique (Domaine de Raud, 38710 Mens, Tél. : 04 76 34 80 80, Fax : 04 76 34 84 02 ) www.terrevivante.org info(A)terrevivante.org
ARESO (Association Régionale d'Ecoconstruction du Sud Ouest) l'assainissement écologique , aide à l'autoconstruction et à l'organisation de la filière des toilettes à compost .
http://toiletteacompost.org contact(A)toiletteacompost.org
Toilettes du Monde, Association de diffusion des ouvrages et distributeur (15, avenue
Paul Laurens, 26110 Nyons, Tél. 04 75 26 29 98 / Fax 04 75 26 19 02 ) contact(A)tdm.asso.fr www.tdm.asso.fr
Association Heol, Auto-constructeur, organise des visites et démonstrations en
Bretagne (Patrick Baronnet, Tél. : 02 40 07 63 68 ) heol(A)waika9.com
Philippe Redois Conseil, Bureaux d'études, conférences, stages
(20, rue Jean Bart, 18000 Bourges, Tél. : 02 48 20 85 25, Portable : 06 60 22 77 37 ) philippe.redois(A)gmail.com
Association Pierre et Terre, épuration , accompagnement à l'installation des toilettes sèches
(Christophe Meretto, La Coste, 32400 Labarthete, , Tél. 05 62 69 89 28 )
http://pierreetterre.tiscali.fr
Empreinte , formation, accompagnement des porteurs de projets (Cledy, 35480 Messac,
Tél. : 02 99 92 37 16) Toilettes sans eau
http://www.habitat-ecologique.org/location_ts.php
Les Amis de la Terre - Belgique
http://www.amisdelaterre.be/article.php3?id_article=239
Joseph Orszagh, concepteur des toilettes à litière biomaîtrisée (TLB), apporte
informations générales et expertises sur la gestion durable de l'eau dans l'habitation,
les toilettes sèches, les TLB, et le compostage des déjections humaines
http://www.eautarcie.com
Association éc'eau-logis , information , conseil , conférences , stages sur la récupération / valorisation de l'eau de pluie , possibilités seaux inox ...
http://ec-eau-logis.over-blog.net/ l-ecoleau(A)orange.fr
Nathalie Siozac , fabrication et location de toilettes sèches dans le Gard
nathalie_siozac(A)yahoo.fr
Association « Crèch? nd Eau »
49, Trégüet 56130 FEREL 02.99.90.50.94
Association Picabio (Suisse)
Route de Rolle 17 A - CH-1162 Saint-Prex
asso-picabio(A)tele2.ch Emmanuelle : 078.822.78.76
Vitalisons Gaïa Location de toilettes sèches , le compostage , la phyto-épuration , assainissement autonome écologique.
http://vitalisonsgaia.over-blog.net/categorie-971377.html
Et en bonus .... quelques vues de ma TLB perso .....
( fabrication "maison" , avec du bois de récup , et prix de revient [avec accessoires et seau inox] = +/- 125€ .. )
> cette TLB s'est vue décerner le 4è prix du concours national 2007 des plus belles toilettes sèches ...
( à voir par ici .. )
....
En espérant que ce dossier aura permis de vous éclairer quelque peu sur ce sujet qui se promet un avenir ..... "bio ..-..maitrisé" .... !!!
Merci de votre lecture ..
"Lécoleau"
.. et n'oubliez pas , cet ouvrage incontournable :
de Christophe Elain , aux éditions Goutte de Sable (13€)
Vous pouvez voir d'autres illustrations de TLB dans l'album photos du même nom , dans les modules sur la gauche du blog ....
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peut-être que certains diront encore que je n'ai pas d'arguments ....
mais bon .....
si ça les amuse ...............
cordialement