Bonjour,
Je l'ai déjà fait une fois avec une maison en 2001 et m'y colle à nouveau.
Infos générales : aujourd'hui, contrairement à il y a quelques années, les coûts de construction sont tels qu'un projet ne peut être objectivement amorti et rentabilisé qu'à long terme et si on y associe des avantages fiscaux.
Il faut éviter de financer le bien sur une durée supérieure à 12 ans. L'idéal se situe à 10 ans ; au delà, le bien nécessite des frais de remise en état et réparation qui peuvent rendre l'opération très lourde financièrement s'il subsite des remboursements d'emprunt.
La rentabilité nette d'un investissement locatif neuf de 200 000 euros est rarement supérieure à 4.5 % brut. Une fois payées les taxes foncières et autres charges, la rentabilité chute à 3%... Il reste encore les impôts sur le revenu...
Avec le dispositif Scellier en vigueur actuellement, on peut espérer une rentabilité brute d'un peu plus de 7%... Toujours avant taxes et impôts... et sans considérer les éventuelles périodes de vacance et/ou impayés.
les avantages :
- ce type de projet correspond à une épargne contrainte, avec à la clef un patrimoine en dur, éventuellement une rente, qui coûte cher fiscalement, mais s'évapore rarement dans la nature au gré des coups de sang de traders inconnus. On peut ausi imaginer se financer une future résidence à bon compte (intérêts d'emprunt déductibles du revenu foncier)
- maîtrise des coûts par rapport à un investissement dans une copropriété (charges incontrôlables, les promoteurs, souvent syndics sous une autre casquette, ayant par exemple tendance à passer en charges les travaux de réparation des malfaçons... et ce 'est qu'un exemple, vécu)
- il arrive que les avantages fiscaux facilitent l'opération : c'est le cas du dispositif Scellier actuellement
- on peut se faire plaisir en offrant sur le marché locatif une maison sympa, dans un bel emplacement. Les locataires apprécient de trouver des logements correctement construits. Attentions aux professionnels du bâtiment qui construisent à l'économie car "c'est pour louer"...
les inconvénients :
- gestion du chantier et qualité des intervenants, mais ça, on sait déjà ce que c'est...
- Risque d'impayés
- fiscalité +++
- avoir une bonne maîtrise des montages financiers : la déductibilité des intérêts d'emprunt peut impacter favorablement le coût fiscal du projet. Il peut être très intéressant de financer avec un prêt in fine afin de ne pas acquitter du tout d'impôts sur le reveu supplémentaires pendant la durée du financement.
Attention au financement par un prêt classique : petit à petit, moins d'intérêts d'emprunt donc plus d'impôts : le coût mensuel de l'opération peut fortement augmenter.
- On peut calculer qu'un investissement immobilier peut-être moins rentable qu'épargner mensuellement l'équivalent du différentiel loyer/remboursement et charges sur un produit rémunéré à 3.5% l'an net.
- maîtriser un minimum le marché locatif (pour l'heure, et un peu partout, le marché est difficile : beaucoup de gens insolvables ; ceux qui ne l'étaient pas se sont souvent précipités à tort dans l'acquisition de leur logement)
- enfin (et j'en oublie sûrement), l'investissement immobilier est une spirale infernale : une fois une opération financée, elle génère un revenu fortement fiscalisé... peu rentable. Si on ne veut pas se séparer du bien, il faut renouveler l'opération pour supprimer l'impact fiscal.
Je joue à cela depuis 20, avec au début de tous petits budgets. J'en suis à ma 9 ème opération : 2ème maison locative et des apparts (nettement moins intéressant du fait des coûts collectifs). Il me reste 1 maison et 4 appartements qui ne produisent aucun revenu dont je puisse disposer (tout passe en remboursements, charges et impôts) mais qui constitueront un patrimoine conséquent à terme que mes revenus seuls n'aurient pas pu permettre de constituer par l'épargne.
Enfin, la société a changé : il y a 20 ans, ne pas payer son loyer était une honte ; aujourd'hui, c'est presque une fierté pour certains face aux "riches" propriétaires.
L'air de rien, le risque augmente, plus par l'évolution des mentalités que par la crise économique.Il faut donc plus que jamais choisir scrupuleusement les loctaires.
Un avis d'ailleurs : les plus sûrs ne sont pas ceux qui ont la plus belle carte de visite. Mes locataires ayant les plus faibles revenus ne déménagent pas tous les 4 matins et paient rubis sur l'ongle. Ils apprécient de trouver des logements avec des loyers raisonnables dans des immeubles de bon voire très bon standing.
Les plus aisés jusqu'à présent m'ont rendu des logements dégradés,ont rechigné à payer leurs charges... et partent en général en laissant des
ardoises avec des prétextes plus fallacieux les uns que les autres.
Mieux vaut ne pas être sensible lorsqu'on retrouve un bien mis en location neuf... 3 ou 4 ans après.
Exemple : dans un bureau, il y avait 80 chevilles molly au mur en placo...