[07] Autoconstruction d'une petite MOB passive en ardèche

Voici le plan intérieur de la maison, avec la disposition des pièces. Vraiment très simple.



Et voilà ce que ça va donner au niveau du volume.



Ça reste assez petit en surface mais le volume est important avec le plafond rampant, on a une hauteur sous plafond de plus de 3m (au plus bas) et jusqu'à presque 5m.
Il y aura une mezzanine au dessus des chambres et salle de bain pour avoir un plafond à hauteur raisonnable (2m50) dans ces pièces.
La hauteur restante pour la mezzanine est volontairement assez faible (1m80 au maximum) pour éviter que cette surface soit comptabilisée dans la surface habitable. On va en profiter pour faire un local technique (VMC, chauffe-eau, etc) et y installer un bureau.

Merci pour l'accueil boudou28 !

Yukilas a écrit:

Merci pour l'accueil boudou28 !

de rien c'est normal.... 
on suivra le chantier .... et les péripéties!!!!!!! 

Lundi après-midi nous avons fait réaliser les prélèvements et les tests pour les études de sol.



En effet notre terrain fait parti d’une zone classée en glissement de terrain (même si le risque est minime) et une étude de sol pour les fondations est du coup obligatoire pour le dépôt du permis de construire.
Nous en avons également profité pour faire faire une étude pour l’assainissement. Généralement c’est obligatoire dès lors qu’il faut un assainissement individuel mais pas sur notre commune (voir avec votre SPANC). Nous l’avons quand même fait pour être certain que ce que nous allons choisir fonctionnera, le coût est réduit si on fait faire les deux études en même temps par la même entreprise.

Il a fallu faire venir une mini-pelle pour creuser quelques trous (qui ont été rebouchés par la suite bien entendu) et l’entreprise qui s’occupe de l’étude a fait des tests avec une drôle de machine nommée « pénétromètre ». L’idée étant de tester la composition et la dureté du sol en profondeur.





Résultat, nous avons environ 1m10 de terre et d’argile avant d’arriver sur de gros rochers qui sont difficilement cassables (BRH). Ca me va, mais on oublie le puit canadien pour lequel il faut être à ~2m50 sous terre. Pour les plots de la maison il faudra juste aller un peu plus profond que prévu.




Ce qui est plus inquiétant c’est la part importante d’argile. Ça a été une surprise, jusque là nous trouvions notre terrain très perméable (pas de boue après de fortes pluies par exemple). Nous attendons donc les résultats de l’étude afin de choisir notre mode d’assainissement.
J’espère que cela sera quand même bon pour une fosse septique (avec épandage) parce que le prix d’une micro-station d'épuration n’est vraiment pas le même. Bon après il y a plein d’autres alternatives.

Au niveau du coût de ces études nous avons optimisé en les faisant en même temps que nos amis (qui ont acheté le terrain juste à côté!). Donc deux études de sol fondation (car obligatoires), une seule étude d’assainissement et un seul déplacement. Au final nous avons payé environ 2100€ pour nos deux couples.

Bonjour,

Je m'abonne.
Pensez-vous relier les plots bétons entre eux ? Me semble que c'est obligatoire dés qu'on est en zone sismique.

Un peu dommage de mettre des menuiseries aussi peu performante quand on voit l'isolation qui va y avoir

Bon courage !

Bonjour smux et merci de ta question.

Pour tout t'avouer je ne m'étais pas vraiment inquiété du problème sismique jusque là.
L'étude de sol ne nous en a jamais parlé et c'est pareil pour la mairie, nous les avons recontacté hier et ils confirment qu'aucune mesure particulière ne doit être prise.

Néanmoins depuis ta remarque je me suis renseigné et il est vrai que le sud ardèche est en zone sismique 3 (sur 5), ce qui n'est pas rien.
Dans le PS-MI (en gros des règles simplifiées que l'on peut utiliser dans certain cas pour se passer de l'Eurocode8) ils disent en effet :

Citation:

Les semelles isolées sous points d'appuis ponctuels doivent être reliées entre elles et aux chaînage sous murs par des longrines en béton armé, disposées dans deux directions perpendiculaires, dont les armatures longitudinales et transversales, doivent être identiques à celles prévues ci-avant dans le cas des semelles filantes.

Donc a priori mes plots doivent être reliés entre eux.
Dans la pratique ça va être compliqué et coûteux, ce qui enlève tout l'intérêt des plots béton. Le terrain étant en pente et constitué de roche très dur à partir d'1m10, relier les plots par des longrines à leur base est un gros travail (autant partir sur semelles filantes + vide sanitaire).

Dans notre cas nous pensons faire de grosses fondations pour nos plots (50x50x1000) et remblayer tout autour de ceux-ci pour qu'au final ils ne dépassent du sol que d'environ 40cm. On joue aussi sur le fait que la maison sera très légère (dalle bois, ossature bois, couverture bac acier, pas de chape ciment).

Je me pose la question d'installer des tirants métalliques entre poteaux, je ne sais pas si il y a un intérêt dans notre cas. Le problème étant qu'ils ne peuvent pas être enterrés, j'imagine.


(source : http://letoile.fr/portail/actualites/communiques/278-tirant-[...]irant-dassemblage.html)

Allé, je vais terminer de lire ton récit

On avait fait face plus ou moins au même problème...
Nos compagnons disaient que depuis la reclassification en sismique 2 de notre département, il fallait relier les plots entre eux. Au départ nous étions partie sur des plots bétons et du coup ça ne plaisait pas trop à nos artisans.
Par chance notre commune tout en bas du département n'y était pas. Et puis nous avons trouvé le système de pieux et ça nous a enlevé l'épine du pied.

Les maisons sur pilotis apportent leurs lots de question et de complexités, heureusement qu'il y a internet de nos jours !

Des nouvelles et de nouveaux plans !





Ça fait bien trop longtemps que nous n'avons pas pu mettre à jour notre récit, bien des choses ont changé depuis.
Nous avons, il y a quelques mois, revu entièrement nos plans. Le but était d'avoir quelque chose de plus efficace (en terme de coût/m2 habitable et également d'un point de vue thermique).
Notre maison fera finalement 83m2 habitable, de plain pied. Par contre exit la charpente apparente, celle-ci a céder sa place à des fermettes industrielles (combles perdus) bien plus économique (et simple).

Le permis de construire a été accepté depuis peu (pas de réponse après les deux mois d'attente). L'étape actuelle est le chiffrage (précis) pour monter le dossier pour la banque.









On va essayer d'être plus actif sur le récit

Après pas mal de réflexions voici la composition finale (normalement) de nos murs.
On a une épaisseur totale de 440mm avec la place pour mettre 300mm de laine de verre, de quoi avoir une grosse isolation.





L'étanchéité à l'air se fera à l'intérieur au niveau du pare-vapeur qui est situé entre les deux ossatures (en respectant la règle des 2/3 d'isolation à l'extérieur du pare-vapeur et 1/3 à l'intérieur).

La "bizarrerie" se situe au niveau de notre panneau de contreventement. Celui-ci sera un panneau DFP de Kronolux qui aura la responsabilité de gérer le contreventement et la fonction de pare-pluie en même temps.
 

Alors évidemment, bonjour à tous !

Cet été point de vacances, de playa et de fiesta. Nous nous sommes occupés de fabriquer les murs en ossature bois de notre maison ! (et franchement c’est plus sympa que de se faire cramer les fesses sur la plage pendant 3 semaines)

L’entreprise familiale ferme durant le mois d’août, j’ai donc profité de cette super opportunité (un mois de congés + un atelier vide) malgré le fait que nous n’ayons pas encore eu notre financement (ce qui est malheureusement encore vrai aujourd’hui, début octobre).

J’ai commencé par faire place nette dans l’atelier puis à fabriquer des « saw ponies » (je ne me lancerai pas dans une traduction bancale). Ce sont des petits supports permettant de surélever le bois du sol, de créer de grands tréteaux en ajoutant une barre en travers etc. Très simple à fabriquer et très versatile. J’étais prêt pour la livraison.











Pour le bois d’ossature j’avais en premier lieu choisi du douglas (la différence de prix n’est vraiment pas énorme comparé à de l’épicéa) mais j’ai dû changé de fournisseur au dernier moment et prendre de l’épicéa. Le problème était lié à la longueur des barres disponibles en douglas (5m), avec cette longueur j’avais un taux de chute énorme (quelque chose de l’ordre de 40%). Les barres en épicéa faisaient 5m40, ce qui a fait toute la différence dans mon cas.
J’avais donc commandé du bois d’ossature en 45x220 pour l’ossature principale (~400ml) et en 45x95 pour les murs intérieurs (~325ml). Il y avait également les panneaux de DFP pour le contreventement de l’ossature principale (~121m²).







Premier problème, certaines barres ne sont franchement pas terribles. Quelques barres en 220 repartent ainsi que l’intégralité des barres en 45x95. Je ne me voyais vraiment pas utiliser ce bois pour réaliser mes murs intérieurs (murs de refend + cloisons intérieures), surtout que le Fermacell sera posé directement sur l’ossature (pas vraiment moyen de tricher).







L’étape suivante a été de débiter tout le bois. En amont j’avais réalisé une optimisation des découpes (avec un logiciel) à partir des plans de fabrication. Ça m’a permis de sortir une feuille qui m’indiquait quels morceaux je devais découper sur la première barre, sur la seconde etc. Lors du débit il n’y a eu qu’à suivre cette liste et à « numéroter » les morceaux. Au final il y a eu très peu de chutes.
J’ai fait le débit à la scie circulaire (avec la nouvelle Festool HK85), ça fonctionne bien mais il faut être attentif pour bien rester d’équerre. Je  me suis aperçu plus tard que quelques morceaux n’étaient pas à 90°. Une bonne scie à onglet radiale et un système de butée serait quand même plus sympa je pense (plus précis et certainement plus rapide). Dans mon cas pour toutes les coupes identiques (j’avais par exemple 67 montants de la même longueur) j’avais bidouillé un petit gabarit avec un tube et une butée, afin de ne pas avoir à sortir le mètre ruban à chaque fois.







Après un jour et demi de travail, je me suis retrouvé avec des jolies piles. Plus qu’à assembler.







Pour l’assemblage j’ai choisi des clous, des 3.1x90 pour l’ossature et des 3.1x60 pour les panneaux. Au niveau du cloueur je suis parti sur un modèle pneumatique à bande, le « Bostitch F21PL-E », une référence. J’ai tout pris chez NoviClous.
J’avais pas mal hésité avant l’achat entre clous ou vis pour l’ossature. Il y a des pours et des contres de chaque côté mais mon budget serré à fait pencher la balance pour les clous. Au final cela s’est très bien passé et je ne regrette pas mon choix.



Le processus pour la fabrication d’un mur a été le suivant. Je prenais mon plan de fabrication et j’allais récupérer tous les morceaux nécessaires pour ce mur, en les disposants à peu près à leur place (j’ai assemblé les murs directement sur la dalle béton de l’atelier, la planéité n’était pas parfaite mais correcte). Je réunissais les deux lisses (haute et basse) en les bridant avec des serre-joints et j'indiquais sur celles-ci l’emplacement des montants. Ensuite je clouais chaque montant, un par un, sur la lisse haute et la lisse basse. Quatre clous de 3.1x90 par jonction. Il a fallu très souvent s’aider d’une sangle à cliquet (ou de grands serre-joints) pour que tout soit bien aligné/serré avant de clouer.







Une fois le cadre assemblé il faut retourner le mur pour pouvoir fixer le contreventement extérieur. Je commençais par vérifier l’équerrage du mur en prenant la mesure des diagonales et en ajustant avec une sangle à cliquet. Une fois le mur d’équerre je découpais les panneaux de DFP nécessaires, toujours en suivant le plan de fabrication. L’étape suivante consiste à clouer tous ces panneaux, dans mon cas j’ai cloué de partout avec un entraxe de 150mm (en périphérie et sur les montants intermédiaires également). Pour m’aider j’avais réalisé une petite règle avec des indications tous les 150mm, bien utile. Attention à bien respecter le jeu de dilatation entre deux panneaux (4mm).















J’ai ensuite appliqué un adhésif spécial (j’ai choisi du « Siga Wigluv ») sur toutes les jonctions et tous les clous. Dans mon cas le DFP est également utilisé en tant que pare-pluie, il est donc important de couvrir toutes ces pénétrations (et en plus ça aide l’étanchéité à l’air).
Une fois arrivé à cette étape le mur est terminé, il ne reste plus qu’à le stocker (ça a été une des étapes la plus compliquée).







Ça c’est le processus pour un mur « simple » mais dès qu’il y a une ouverture ça se complique un peu.
Il faut par exemple gérer le linteau, dans mon cas je les ai tous construit de la même façon. J’ai assemblé trois morceaux de 45x220 pour former un « U » que j’ai rempli d’isolant (du polyuréthane pour essayer de récupérer un maximum d’isolation avec seulement 130mm). J’ai ajouté ensuite des morceaux de DFP sur le dessus pour maintenir l’écartement (pour avoir un « U », pas un « V »).
Je dois avouer que j’ai bien galéré avec ces linteaux, au départ j’ai fait une double connerie : j’ai découpé le polyuréthane au cutter et j’ai voulu remplir les interstices restants avec de la mousse polyuréthane expansive. Ça a bien mieux fonctionné en découpant les panneaux de polyuréthane à la scie sous table et en mettant la mousse expansive à la poubelle ;)











Le seul linteau qui sera différent est celui de la grande baie vitrée au sud (4800 de large), dans ce cas il s’agira d’une poutre lamellée-collée de 160x400. Pour pouvoir l’accueillir j’ai dû créer des poteaux en assemblant trois montants (clous + boulons) et créer une réservation dans ces poteaux.









Les ouvertures ajoutent également une étape lors de la pose du contreventement. Histoire d’avoir une jonction propre entre les panneaux de DFP et le tableau j’ai choisi de poser mon contreventement par dessus les ouvertures (comme si le mur était plein). Il suffit ensuite d’utiliser une défonceuse avec une fraise à affleurer pour créer l’ouverture dans le panneau (la fraise possède un roulement à bille qui permet de « suivre » le tableau bois). On se retrouve avec quelque chose de précis, ce qui facilitera l’étanchéité des tableaux etc.









Voilà ce que ça donne une fois tous les murs extérieurs assemblés, déplacés et stockés.



Une fois que c’est terminé, il faut recommencer. Bah oui, il reste tous les murs intérieurs maintenant !
Sauf que depuis la première livraison je n’ai pas réussi à avoir mieux que le 45x95 renvoyé, on est mi-août et pratiquement tout le monde est fermé. La solution a été de recommander du 45x220 et de le déligner en 45x90 (quitte à le déligner, autant choisir la largeur qui nous arrange). Un peu plus de travail que prévu donc.
Pour le délignage j’ai tout d’abord commencé par tirer un trait au cordex à peu près au centre de la planche, puis je l’ai refendu à la scie circulaire. Ça m’a permis d’avoir un premier côté rectiligne.









J’ai ensuite coupé les morceaux à la bonne longueur (les barres complètes faisaient ici 6m), toujours en suivant une optimisation de coupe faite avec un logiciel. Cette fois-ci j’ai utilisé une des scie à onglet de l’atelier vu que la faible largeur le permettait.

La dernière étape a été de passer tout ce petit monde à la scie sous table pour déligner le second côté et obtenir les 90mm de largeur. Autant dire que ma petite scie Dewalt « DW 745 » en a bavé, mais elle s’en est sortie avec brio.



Ensuite on assemble les murs un par un, selon le même processus que pour les murs extérieurs. Seulement ici il n’y a pas de panneau à fixer, le contreventement sera assuré par le Fermacell installé plus tard. J’ai seulement bloqué l’équerrage temporairement avec des petites écharpes en DFP dans les angles.





Et hop, les murs intérieurs rejoignent les grands frères.



Bilan : trois semaines de travail intensives, environ 4500€ (2500€ de bois, 900€ de quincaillerie, 1100€ d’outillage) et un peu de fierté.

Eh bien tu as bien travaillé !!!!

on espère que la suite ira bien !!!!

Salut Yukilas,
Je vais suivre ton projet,C'est un plaisir de lire tes articles,tout y est!!!!
Bon courage pour la suite.

Merci pour vos messages. J'espère pouvoir avancer rapidement et continuer à vous donner des nouvelles.

Pour le moment nous sommes un peu bloqué car nous n'avons toujours pas notre financement. C'est vraiment une galère sans nom de faire un prêt pour une auto-construction et malheureusement je pense que ça le sera de plus en plus.
On lâche rien !

Ça y est, je peux enfin le dire : nous sommes propriétaires !

Nous avons obtenu notre prêt en fin d’année et la signature du terrain chez le notaire a eu lieu la semaine dernière.
L’achat de ce petit caillou a été une sacrée épreuve, le reste devrait se dérouler plus facilement maintenant (espérons).

Revenons un peu sur notre prêt bancaire.
Nous avons emprunté 203’000€ sur 25 ans au taux de 1.4% (taeg de 2.2%) à la banque populaire des alpes (agence de Montélimar). Il nous aura fallu presque 8 mois pour réussir à obtenir ce prêt, 8 mois de recherche, de négociation et d’incertitude.
A priori plus aucune banque n’accepte les auto-constructions, nous avons eu un refus de la part d’une dizaine d'établissements à cause de ce motif. Une banque ardéchoise a accepté, avant de renoncer et de changer d’avis, mais le taux était ubuesque et ils refusaient de nous accorder le PTZ auquel nous avions le droit.
Toutes les autres nous ont dit « non » dès que nous avons parlé d’auto-construction, certaines demandaient même un contrat CCMI obligatoirement.
Je trouve cette situation vraiment désolante, faire sa maison soi-même, avec tout ce que cela représente, va devenir quelque chose de quasiment impossible (à moins de ne pas emprunter ou d’avoir un apport très conséquent). Lorsque l’on voit le prix des terrains et des constructions aujourd’hui, sans la possibilité de faire soi-même (même qu’une partie) pas mal de personnes ne pourront plus devenir propriétaires (dans le neuf). La solution restante serait d’acheter de l’existant à rénover, a priori les choses sont plus « souples » dans ce cas là et il y a plus d’aides (crédit d’impôts CITE, eco-PTZ etc).
Le coup du CCMI obligatoire m’a achevé, comment tuer les petites entreprises du bâtiment et favoriser les gros constructeurs (qui font bien souvent de la m*rde). Bonne chance pour trouver un constructeur sérieux qui s’engage à vous livrer une maison passive, écologique, en bois, le tout à vos goûts et sans exploser le budget. De toute manière signer un contrat, faire un chèque et attendre un an avant de découvrir sa nouvelle maison ce n’est pas pour nous. L’autoconstruction c’est aussi pour pouvoir apprendre, prendre des décisions, être dans le feu de l’action et au final connaitre/comprendre sa maison avant même d’y habiter.

Une grosse étape, parfois un peu décourageante, de passée. Maintenant on va pouvoir réellement attaquer

De retour sur le forum !
Le chantier a (un peu) avancé depuis mon dernier message mais je n'ai jamais trouvé le temps pour écrire.
J'ai décidé de me forcer à prendre ce temps car cela nous tient à coeur de partager notre aventure.

Revenons donc quelques mois en arrière, entre noël et le jour de l'an (2016).
La moitié haute de notre terrain était très boisée, des chênes ont été plantés il y a plusieurs décennies dans l'espoir de "cultiver" des truffes, mais cela n'a jamais fonctionné a priori.
Une partie des arbres étaient morts ou vieillissants, les autres se trouvaient sur l'emplacement de la maison, du garage ou du chemin d'accès. Nous avons donc décidé de tous les couper, en se promettant d'en replanter un maximum d'ici quelques temps.

Il a donc fallu débroussailler entièrement le terrain, rien que pour pouvoir accéder aux arbres. Abattre les chênes (et quelques sapins), couper tout cela en petites bûches, faire brûler les branches etc.





Une semaine de travail non-stop, dans le froid. Mais à la fin de la semaine le terrain était dégagé et paraissait beaucoup plus grand. Reste à retirer les souches.

Le jour même de la signature du terrain chez le notaire nous avons loué une mini-pelle pour le week-end, histoire de commencer les hostilités.

Le programme du week-end était de retirer toutes les souches, de commencer à aplanir le terrain sur la partie haute et de terrasser le chemin d'accès. Ah ah, ça c'est ce que je croyais.



La réalité a été beaucoup plus amer.

Tout d'abord je n'avais jamais utilisé de mini-pelle auparavant, c'était ma première fois. Pour être honnête la prise en main se fait très rapidement, après quelques minutes on arrive à manier la bête, après quelques heures cela devient naturel.
Pour faire des choses simples ou des trucs assez "bourrins" ce n'est donc pas très compliqué (creuser, dessoucher, déplacer de la  terre etc). Par contre dès que l'on veut faire quelque chose de précis c'est impossible (et frustrant), c'est là que l'on se rend compte de l'expérience nécessaire (par exemple pour niveler).

Deuxièmement, j'avais totalement sous-estimé le terrassement nécessaire à mon projet. Je trouve que c'est sur cela que mon manque d'expérience est le plus flagrant. Je me suis lancé tête baissée (comme souvent ces derniers temps  ) et au final j'ai perdu mon temps (et de l'argent). Il a fallu qu'un ami maçon et terrassier vienne m'aider et me conseiller quelques semaines plus tard pour que je me rende (enfin) compte du travail qu'il y avait réellement à faire sur le terrain, si nous voulions avoir quelque chose de bien.



Troisièmement il a plu, tout le week-end. J'ai voulu travailler sous la pluie mais c'était une connerie. Mon conseil, bien vérifier la météo avant de louer une mini-pelle, il est impossible de faire du travail propre avec de la pluie (encore moins quand le terrain est très argileux, comme chez nous). J'ai quand même réussi à faire la même erreur quelques semaines plus tard (bon ce coup-ci je n'ai perdu qu'une journée).







Résultat du week-end : plus de 700€ (location mini-pelle 3T5 sur 3j + livraison + carburant) pour dessoucher le terrain et ... c'est tout.

Alors on en est où par ici? les vacances furent productives??

Je suis ce projet avec plaisir, merci pour les explications détaillées...

?? Plus aucune nouvelle ?

Bonjour tout le monde !

Juste un petit message pour vous dire que tout va bien, la construction continue.
Le truc c'est que je manque vraiment de temps pour pouvoir continuer à partager tout cela ici. Entre le travail, la famille et la construction, les semaines sont chargées.

Ça m'embête réellement car c'était important pour moi, de pouvoir retranscrire au mieux cette petite aventure et que cela puisse (éventuellement) être utile à d'autres personnes. A certains moments il faut faire des choix.

Si il y a des personnes qui seraient intéressées pour que le récit reparte de plus belle faites le moi savoir, je pourrais peut-être ré-essayer (spoiler : la maison en elle-même n'est même pas commencée du coup il reste pas mal de choses à voir).

   Mais oui ça nous intéresse !!!

Hello, oui présent également !

Moi aussi je susi même si je sais que ce n'est pas simple de faire vivre le récit si on souhaite le faire correctement!

Salut,
Ton début de récit est agréable à lire, n'hésites pas à continuer 😊

Salut,

Ton récit est super intéressant pour les auto-constructeurs à venir en MOB et je ne pense pas être le seul à t'être reconnaissant.
Merci de nous faire partager ton expérience.

Peux-tu nous montrer un plan d'agencement intérieur des pièces du dernier plan? Je suis intéressé.

Bon courage pour la suite

Merci pour vos messages

@damien85 : J'essaye de faire un plan rapide de l'agencement dès que possible mais des choses peuvent encore un peu changer

Comme expliqué j'ai pris beaucoup de retard dans le récit et il y a même pas mal d'étapes que je n'ai pas pris le temps de photographier. Malgré cela on va quand même essayer de revenir en arrière pour vous décrire ce qu'il s'est passé ces derniers mois.

Après avoir fait un carnage sur mon terrain lors du premier week-end de terrassement j'ai décidé de jouer mon joker et de faire appel à un ami. Me revoilà avec une mini-pelle 2T8 pour trois jours, mais cette fois avec quelqu'un qui s'y connait.




Mon pote est du métier et ça se voit, les deux premières heures ont été une claque. Il a regardé le terrain, on a discuté de l'emplacement des bâtiments (garage et maison), de ce qu'on voulait en faire etc. Et au final on a entièrement revu le terrassement prévu, entièrement. On est parti sur quelque chose de beaucoup plus conséquent mais qui était en fait nécessaire, je le remercie encore aujourd'hui de m'avoir ouvert les yeux là dessus. Tout l'aménagement futur du terrain découle de cette discussion matinale.



Le programme, chargé, du week-end sera finalement de réaliser une plateforme de 26.5m x 13.5m (~360m²) à l'arrière du terrain pour accueillir le garage et d'une seconde plateforme (1m35 plus basse) d'environ 23m x 20m (~460m²) pour accueillir la maison. Nous réaliserons par la suite un talus entre ces deux plateformes (un talus c'est gratuit, un mur de soutènement ça coûte très cher ).
Le terrain étant en pente dans les deux sens (sur la longueur nord/sud et sur la largeur ouest/est) nous avons creusé d'un côté pour remblayer de l'autre. Pas de terre à débarrasser, pas de terre à acheter, juste du déplacement.







Le volume de terre (enfin de cailloux, il n'y a pas vraiment de terre chez nous ) a déplacer est juste énorme, la petite mini-pelle et mon petit camion (dans lequel on peut mettre 2/3T max) ne sont pas du tout taillés pour un tel combat.





Malgré tout, après trois jours éreintants (et les 30 ans d'un ami entre deux) nous avons vraiment bien avancé.
La plateforme du haut est terminée, plate au cm près (enfin pas tout à fait plate, on a mis 1% de pente de mémoire), la plateforme du bas terminée à 90%.






Un week-end est passé, le terrain est transformé

Je viens de relire rapidement le début du récit et je m'aperçois que je ne vous ai jamais parlé du "garage". C'est pourtant par ça que j'ai commencé la construction.



En fait il s'agit d'une grosse structure en poteau/poutre (douglas) de 17m de long par 4.4m de large, avec un toit monopente (5% de pente) recouvert de Bacacier.
La moitié de la structure sera fermée et isolée (dalle bois, murs ossature bois et grandes baies vitrées), l'autre moitié restera ouverte et servira de carport.
Nous allons pas mal travailler sur la partie fermée (isolation, étanchéité, électricité, plomberie, finitions etc) car le but est de vivre là pendant la construction de la "vraie" maison.













Un gros projet donc, avant même de commencer la maison. L'idée s'est aussi de pouvoir se faire la main sur le garage avant de passer aux choses sérieuses, en bonus j'aurais un super atelier une fois tout le chantier terminé !

Tu vas faire des jaloux avec ce bel atelier !!!

La structure porteuse du garage sera en poteau/poutre bois, j'ai choisi du douglas massif hors aubier (donc naturellement classe 3), non raboté.
Autant vous le dire tout de suite, si c'était à refaire je pense que je prendrais du contrecollé et lamellé-collé (toujours en douglas). Certes c'est plus cher (pas mal plus cher ) et ça n'a pas tout à fait le même rendu/cachet mais c'est quand même top d'avoir un bois super droit, avec les 4 faces perpendiculaires et surtout qui ne bougera pas dans le temps (ou en tout cas beaucoup moins que du massif).

On m'a livré les poutres brutes à l'atelier, c'était plus simple pour moi de travailler tranquillement à l'intérieur, le soir après le boulot.






J'avoue que j'étais un peu comme un gamin à Noël le jour où j'ai reçu le bois


Il a fallu déplacer ces petites brindilles dans mon coin de l'atelier, juste à côté des murs de la maison qui attendent patiemment. C'est quand même pas léger, surtout les 350x150, mon dos s'en rappelle encore.





Ensuite j'ai enfin pu commencer à m'amuser !
Le taillage de la charpente ça a été un sacré travail mais c'était super sympa, c'est ce que j'aime faire

J'ai fait le maximum des assemblages de manière "traditionnelle", sans vis/clous/boulons et à la main (ciseau à bois, scie à main, rabot, bisaiguë etc).







Par exemple pour l'assemblage des poteaux avec les traverses j'ai fait un tenon traversant bloqué avec un coin (tusk tenon). Je me suis tapé 10 mortaises de 120x50 sur 180mm de profondeur (pré-perçage à la perceuse à colonne puis à la main avec un ciseau à bois), j'en garde quand même un très bon souvenir













Ensuite il a fallu poncer tout ça et passer 3 couches de saturateur de partout. Etape longue, chiante et coûteuse. Le résultat est quand même cool, le saturateur n'a presque pas changer l'aspect du bois brut, ça reste bien mat, c'est ce que l'on voulait (saturateur SX602 de Cecial, pas donné ..).





Donc petit à petit, soir après soir, la structure du garage a été préparée. En parallèle sur le terrain j'étais en train de préparer son arrivée (fondations), mais ça c'est pour un prochain article.

Wow je n'ose imaginer le temps passé à tout faire à la main. C'est que tu es charpentier ?

Non je ne suis pas du tout charpentier, c'était une grande première.
Mais c'est vraiment quelque chose qui m'intéresse du coup ça aide

Eh bien ca avance!!!!

super le travail du bois

Des nouvelles???

le projet avance?

Dommage de ne pas avoir la suite c’était prometteur... toujours un peu inquiétant aussi de voir un récit s’arrêter en cours de route

Je suis du même avis ça donnait vraiment envie et le récit était bien détaillé !
Peut être a t'il un blog ou quelque chose d'autre pour relater ses avancées comme certains autres du forum, mais pas trouvé jusque là...

Si tu repasses par là, fais nous signe !

Bonjour,

Mince, moi qui commençais à dévorer le récit en me disant que j'ai plein de lecture, paf ça s'arrête :(

Comme les commentaires précédents, j'espère qu'il n'est question que d'un manque de temps que l'on pourrait parfaitement comprendre !

Hello tout le monde ! Hé hé, ça fait plaisir de voir des messages ici, même si du coup j'ai un peu honte de ne pas avoir alimenté le récit depuis très longtemps.

Je vous rassure tout va bien  C'est juste qu'entre le boulot, la construction (seul!) et la famille, les semaines sont bien remplies ! Il y a quelques temps j'avais donc laissé tombé le récit, malheureusement, mais il faut faire des choix.

Depuis nous avons emménagé dans notre "garage" (désormais rebaptisé "studio", ça fait mieux hein :p) et il y a un peu moins de pression (mais vraiment un peu). J'ai commencé la construction de la maison mais je ne suis qu'au début, j'imagine que ça serait le moment ou jamais de reprendre l'activité ici.
Et puis il faudrait que je trouve le temps pour vous montrer à quoi ressemble notre petite studio 

Ouuuiiiii trop cool tu ne t'es pas perdu dans les affres de l'internet !
Content d'avoir des nouvelles et j'attends avec impatience les nouvelles photos et explications !

Bon retour à toi et bon courage surtout

On va essayer de récupérer un peu l'énorme retard de ce récit, avec une présentation accélérée de la construction du studio.

Pendant que les soirs de la semaine j'étais en train de tailler la charpente poteau/poutre à l'atelier, le week-end je préparais le terrain pour recevoir la structure.
Les fondations du studio sont vraiment très succinctes, j'ai réalisé des plots en béton sous chaque poteau (10 au total). Les plots font environ 300mm de diamètre, sont ferraillés et posés directement sur la roche. Je n'ai pas fait de vraies fondations (avec ferraillage en "panier" etc) au pied des plots.





J'ai creusé ces 10 trous à la main (au plutôt à la barre à mine !), à des profondeurs variables, le but étant de trouver la roche. Du coup à certains endroits les plots sont minuscules (~40cm enterré) car j'étais déjà sur le rocher après le terrassement et à certains endroits j'ai dû creuser bien profond (~180cm enterré) car j'étais sur une partie remblayée.





Une fois les fondations prêtes on a installé les poutres porteuses de la dalle bois, c'était un peu lourd (à deux) mais sympa à faire. On a tout mis d'équerre, fixé les poutres sur les plots (tiges filetés au scellement chimique) et tout mis de niveau grâce au platines réglables.










Ensuite j'ai installé les solives, de simples madriers 75x220 de 4m avec un entraxe de 625mm fixés sur des sabots. Avec le recul ce n'est vraiment pas suffisant, le sol a pas mal de "rebond", mais bon ça reste "acceptable" pour ce petit studio. Avant de fixer les solives je clous des lambourdes (38x60) sur les côtés afin de pouvoir soutenir plus tard les panneaux qui formeront le fond des caissons.





Ensuite, c'est parti pour la pose de l'ossature ! La famille et les amis viennent m'aider et en une petite matinée la structure est érigée Un moment un peu stressant mais dont je me souviendrai pendant quelques temps, d'autant plus que c'était le jour des un an de notre fille.
















Les week-ends suivants, seul, je fixe les pannes sur les poteaux et j'installe tous les chevrons (63x175 en douglas). C'était un peu périlleux mais ça s'est bien passé.









A partir de là j'ai continué la toiture, avec la pose des voliges, du pare-pluie, des liteaux (du 38x60, une première couche parallèle aux chevrons et une seconde perpendiculaire) et enfin de la couverture en bac acier.













J'ai ensuite fermé la dalle bois, en commençant par installer des panneaux d'OSB au fond (sur les bois précédemment cloués aux solives) et en les siliconant bien. J'ai fait passé quelques gaines électriques et tuyaux PER avant de remplir les caissons avec de la laine de bois et de fermer le dessus avec des dalles OSB (22mm).
On passe au mur, avec des murs ossature bois pour fermer la partie "studio". Pour rappel uniquement la moitié de la structure (~33m²) est fermée et habitable, l'autre moitié servira de carport (ou d'atelier, mais ça on verra dans un prochain épisode). Du coup structure ossature bois en 45x120 avec contreventement OSB à l'intérieur, isolation en laine de bois, pare-pluie et bardage.
On pose toutes les menuiseries (à trois) en une journée et on se retrouve enfin hors d'eau/hors d'air.













A l'intérieur on s'amuse comme on peut avec le budget disponible. Au sol nous avons installé du lino imitation bois qui rend super bien, le studio fait 4m de large, le rouleau de lino fait 4m de large, bingo. Au plafond je cache mes belles voliges en remplissant les espaces entre chevrons avec de la laine de bois, puis pare-vapeur (sur les murs et le sol c'est l'OSB qui fait office de pare-vapeur, en tout cas c'est comme ça que je voyais la chose à l'époque). Les voliges me manquent alors j'en installe des nouvelles au plafond (j'allais quand même pas mettre du placo !). Sur certains murs je m'essaye à l'enduit à l'argile, sur d'autre j'installe un lambris avec des planches de coffrage à moitié rabotées et sur d'autre bah j'ai toujours rien fait ..

















Dans la salle de bain j'installe une toute petite baignoire (1m20) et autour de celle-ci je pose des tôles aluminium pliées et collées (à la place d'une faïence par exemple). Ça franchement ça fonctionne bien, je me tâte à faire la même chose à la maison.



Je fabrique la mezzanine avec le reste des chevrons, dessous ça sera la chambre de la petite et au dessus celle des parents. Pour l'échelle d'accès à la mezzanine, et pour les lumières, je m'amuse avec des raccords de plomberie en fonte et en galva.












Un peu de plomberie, un peu d'électricité, une petite cuisine toute simple que je fabrique en contreplaqué et hop, le tour est joué.













Aujourd'hui on habite dans ce studio depuis environ 10 mois et on y est bien. Alors c'est certain que 33m² pour trois avec un enfant c'est parfois un peu serré, le salon se retrouve régulièrement envahi de barbie Au fur et à mesure on a fabriqué pas mal de rangements (vive les trofast !) et on s'est organisé, on s'en sort plutôt bien.
Pour être honnête il reste encore plein de choses à faire pour que le studio soit "terminé" (peindre/enduire certains murs, peindre les portes, poser des plinthes, finir l'habillage des menuiseries, poser les bavettes/solins autour du bardage etc). Mais vu que j'ai commencé la maison, à mon avis les dernières finitions vont devoir attendre ..

Juste Waouh !    

Hello,

Ouaip, pour du "provisoire" c'est quand même sympa, bravo !
Pas trop froid l'hiver et pas trop chaud l'été dans cette config ?

Alors pour l'été on a installé une petite climatisation réversible premier prix et j'ai vite mis une grande toile d'ombrage devant le coulissant du sud. Avec tous ces vitrages ça chauffe vraiment très vite (on a pas de protection solaire, juste des rideaux à l'intérieur).

Pour l'hiver on a acheté deux radiateurs électriques de 1000W et ça suffit bien. Je pensais pouvoir utiliser la clim réversible pour chauffer mais ça n'a pas été possible, dès que les températures sont vraiment basses le groupe extérieur gel et c'est le bordel.

C'est bien ce "petit" nid...

Et ça te permet d'être à coté de ta famille pendant la construction de la maison principale ...

A suivre le suivi de la grande